On ne sait pas vraiment quand le bâtiment de Giercliff a été construit. En fait, avant cette fameuse histoire de Juillet 1849, nous ne savons rien de lui. Hormis les meurtres des sous-terrains, et son dernier propriétaire en dehors de l'Etat. Peu de gens arrivent à le situer, ne serait-ce que dans un siècle, à cause de son architecture quelque peu.. atypique. Giercliff ne semble même pas faire partie de son siècle de rachat. Il semble bien plus récent, à la bâtisse semblable à une université américaine. Et pourtant, il paraîtrait qu'en regardant ses murs de plus près, on y découvre des secrets. Des secrets que plus d'uns ont cherché à percer, sans jamais y arriver. Des secrets cachés dans la pénombre à chaque recoin de chaque couloir. Mais plus encore qu'une architecture, Giercliff est une histoire. Des meurtres, des massacres même. Et une transformation, radicale, ironique. La scène d'évènements horribles devenue un endroit pour soigner - ou du moins, pour éloigner de la société - les gens ayant commis de semblables horreurs, des gens qui dérangent, des gens dangereux pour les autres ou pour eux-même. Giercliff leur a ouvert ses portes.

Giercliff a une image. Une image qu'il doit garder belle, propre, luisante. L'image d'un endroit où l'on soigne la maladie. Un endroit où l'on purifie les âmes meurtries, un endroit où l'on panse les plaies causées par la maladie mentale. La maladie qui ronge de l'intérieur. Alors pour cacher cet intérieur si sali, Giercliff mise sur son extérieur. Sur sa cour, qui accueille les visiteurs, les familles de patients. Sur la façade, impeccablement entretenue. Sur ses jardins, avec les employés qui s'y affairent pour garder cette apparence de calme, d'endroit paisible, qui n'est que ça : une apparence. Sur ces allées à promenades, où les patients doivent obligatoirement être accompagnés d'un employés, du moins les plus dangereux. Ces mêmes allées où ils peuvent pratiquer du sport, entourés de policiers, tels que le jogging ou le yoga. Le kiosque, aussi. Tout ce sur quoi Giercliff mise pour garder son image d'endroit serein. D'endroit où les gens sont en sécurité. Soit disant.