Les cellules des patients ne font que quelques mètres, et ne possèdent qu'un lit simple aux sangles de cuir si les patients les occupants sont trop mouvementés, et une table de chevet - possession ironique lorsque l'on sait que les patients n'ont aucunement le droit d'apporter avec eux des objets personnels, et qu'aucun objet ne leur est confié lors de leur séjour ici. Il y a également une petite armoire, discrète, située dans un coin de la pièce, le moins éclairé des quatre, où sont entreposés les quelques vêtements de l'extérieur que les patients sont en droit de garder lorsqu'ils arrivent ici, ou que leur famille leur apporte lors des visites, ainsi que les vêtements qui sont donnés par l'asile chaque semaine - une robe bleue ou un ensemble chemise-pantalon bleu, avec un gilet bordeaux fait de laine tressée.

Les appartements des employés, eux, sont tout autres : bien plus grands, ils possèdent un lit double alors que chaque employé vient seul, sans son compagnon, ses enfants, ses frères et soeurs, ni aucun autre membre de sa famille : à vrai dire, lorsque l'on arrive à Giercliff, il vaut mieux ne pas avoir de vie de couple ou de rôle parental à tenir. Sous une fenêtre assez large, un bureau de chêne se dessine doucement, sobrement, orné d'une lampe de chevet. Des armoires, toutes de chêne elles aussi, pour leurs vêtements décorent les murs à la peinture vieillie, passée. Puis derrière une porte, cachée, discrète, une petite salle de bains, dans une pièce annexe, avec le stricte minimum : une baignoire faisant douche, un évier, et un petit miroir. Mais malgré cette austérité ambiante, il serait presque agréable d'y vivre.