Le hall est foncé. La peinture foncée et délavée des murs, l'ébène qui a servi pour l'escalier qui part en spirale le long des murs, l'absence de fenêtres le rendent encore plus foncé. Et l'ambiance, l'ambiance qui s'en dégage ne fait qu'ajouter à cette obscurité pesante, froide, inquiétante. Celle qui vous fait déglutir à peine la grande porte d'entrée passée, qui vous serre le coeur et qui vous nous les entrailles, qui vous donne envie de prendre vos jambes à votre cou, et de quitter cet endroit. Par tous les moyens. Tout semble comme figer, dans ce hall. Presque à l'époque de ce grand noble à qui Giercliff appartenait. Et la statue qui prône au milieu de la pièce, comme le centre parfait d'un cercle dont les murs sont les contours. Comme au centre même du château de Giercliff. Cette statue, trop blanche, qui contraste et qui jure avec l'obscurité des murs. Une statue de la vierge, qui montre que Giercliff n'est pas si athée que ça.

On a souvent essayer de rendre la salle des visites accueillante, joviale, presque jolie et chaleureuse. Pour cela, le personnel de Giercliff n'a rien trouvé de mieux que de mettre des bouquets de fleurs sur les tables où les familles et les patients se rejoignent pour discuter, pour échanger, avant une nouvelle absence réciproque. Sauf que ces bouquets, comme l'espoir des différents patients, se fanent petit à petit au fil du temps, des rendez-vous, des jours et des semaines et des mois et parfois des années qui passent. Ils fanent, se dessèchent, noircissent, et les feuilles tombent comme les larmes qui roulent sur les joues lors des adieux. Et au final, dans cette salle à la lumière bien trop présente pour être appréciée, rien n'est chaleureux en dehors des sourires de la famille, des amis, et encore. Tout reflète de façon morbide la présence de la folie, du crime, du malheur, de la mort qui planent dans cet asile. Car même si la famille et les proches peuvent faire se sentir mieux l'espace d'un instant, jamais il ne faut oublier que Giercliff n'est autre qu'un asile. Et peu nombreux sont ceux qui s'en sortent.

On attend des cuisines qu'une exhalaison douce, agréable, en sorte pour venir titiller doucement nos narines, nos sens, et nous donner faim. Mais pas à Giercliff. A Giercliff, les bonnes odeurs ne sortent pas des fours, bien au contraire, elles ont comme.. tendance à les fuir, presque. C'est l'impression que les cuisines de l'asile dégagent. Cependant, elles représentent parfois, aussi, une sorte d'échappatoire pour les patients qui décident d'y aider, d'y travailler une heure, deux heures, trois heures, voire parfois plus encore. Ceux qui viennent car ils savent qu'ici, on leur fera pétrir la pâte du pain. Et qu'ils peuvent se défouler dessus, frapper la pâte, la malmener. Ils le savent, et c'est pour cette raison que la plupart se portent volontaires. Mais également car ils savent que s'ils ne le font pas, c'est nettoyer la cuisine après la préparation des différentes repas de la journée (petit-déjeuner, déjeuner, dîner) qu'ils devront faire. Car ici, tout le monde met la main à la pâte. Sans mauvais jeu de mot.

Tous les patients et membres du personnel s'y retrouvent deux fois par jour. Des longues tables sont installées partout dans la pièce pour faire des moments de repas, des moments conviviaux. Si certaines fois, ils le sont vraiment, d'autres fois ne sont pas vraiment des parties de plaisir, notamment pour les membres du personnel. Des incidents sont vite arrivés et ils doivent donc être très attentifs. Ils peuvent aussi faire face à des patients refusant d'avaler la moindre nourriture, ou encore d'autres qui piquent dans l'assiette du voisin. Avec les patients ainsi réunis, des disputes peuvent vite éclater et briser ces moments conviviaux que les repas devraient être.

L'administration est la pièce où les secrétaires travaillent, et où sont rangés les papiers concernant les employés, ainsi que tout ce qui concerne l'hôpital psychiatrique en lui même. De plus, c'est ici que les formulaires d'entrées sont remplis par la personne demandant un internement pour lui, donc le patient lui même, ou pour autrui, la personne étant donc quelqu'un de l'entourage ou un médecin, par exemple. La pièce n'a rien de particulier, et elle est constituée de la même façon que les bureaux : des armoires pour ranger les papiers, et des bureaux pour les secrétaires puissent travailler.

A l'entrée de Giercliff, se trouve la loge du concierge. Il fait partie des personnes surveillant les entrées et les sorties, et accueille notamment les visiteurs, en leur indiquant à qui s'adresser, ainsi que le chemin à prendre. C'est lui qui prend soin des locaux, en nettoyant et préparant les cellules des patients, ou encore en faisant du ménage dans les parties communes et les différents bureaux. Il habite sur place et réside donc dans la loge du concierge, située à l'entrée du bâtiment. Il y a tout le nécessaire pour la vie du concierge, et pour qu'il se sente autonome et indépendant.