elle déteste coiffer ses cheveux, alors ils restent constamment dégringolant comme une cascade sur ses épaules. ses vêtements sont toujours ou trop courts, ou trop moulants. elle boit son café froid, persuadée que ça masque le goût amer qu'elle n'aime pas. une odeur trop forte de patchouli la poursuit. elle fume trop mais elle s'en fout, une cigarette toujours glissée entre ses lèvres. elle voue une passion dévorante aux fifties et à la couleur bleu. et puis Lilja, elle aime le bruit des voitures, et peut passer des heures assise au bord d'une route. juste comme ça.
GIERCLIFF
par Lilja Blomqvist
Ce qui l'a poussé ici c'est lui. Ou peut-être elle toute seule. Quand y a deux ans elle a reçu sa première lettre, elle s'est promise qu'un jour, oui, elle viendrait, qu'elle trouverait le moyen de le retrouver. Et puis, les circonstance ont tenues à l'aider, quand par hasard elle est tombé sur cet annonce qui en dernière page d'un magazine recherchait quelqu'un pour faire le ménage à Giercliff. Giercliff. Elle en connaît chaque recoins de ce qu'il a bien voulu lui en décrire. Alors soucis financiers aidant, il lui a semblé évident que sa place était là-bas. Une place sans trop d'importance, un statut inexistant qui finalement lui plaît. Après deux années de galères, deux années dans l'incapacité de trouver un travail, faire le ménage de Giercliff, elle a finit par se persuader que c'est ce qui depuis longtemps l'attendait. Et puis, entre ces qu'elle trouve étrangement rassurant, elle s'y plait. Du moins tant qu'elle ne le croise pas.
V.
-
22
-
BRYNJA JONBJARNARDOTTIR
au royaume des aveugles, les borgnes sont les rois.
Dernière édition par Lilja Blomqvist le Sam 1 Juin - 12:32, édité 8 fois
Sujet: Re: Dans le bleu de l'absynthe. Ven 31 Mai - 5:59
All mad here
moi je t'offrirai, des perles de pluies, venues de pays où il ne pleut pas. ----------------------------------------------
quinze septembre 2011 ; 17:22
« Au suivant. » Tu n'entends pas. Le nez plongé dans tes livres, tu n'as jamais rien entendu, incapable de reconnaître ton prénom. « Au suivant ! » La voix plus forte te bouscule, t’assassine d'un grand coup dans l'épaule. C'est toi le suivant. Toi qui finalement te lève, et murmure du bout des lèvres des excuses qui semblent le surprendre. Ou peut-être est ce cette façon que tu as de chanter l'anglais, ce drôle d'accent qui caresse tes mots. Il t'observe, s'arrêtant un instant sur ce visage de porcelaine avant de t'intimer de le suivre. Au fond de toi, tu sais que tu le regretteras, que tu préférerais ne pas le faire. Partir, t'enfuir, trouver le moyen d'oublier ces paroles qui sans arrêt t'obsèdent et te tourmentent. Oui, tu te noie dans le tourment, et quand les gens t’interrogent, tu leurs réponds simplement d'aller se faire voir. Ce qu'ils font. Les gens ont cette drôle de facilité à obéir. La seule qui semble comprendre, c'est cette mère qui s'obstine à croire qu'elle pourra changer le monde, que du bout de ses bras trop frêles, elle pourra redresser toute la misère du monde pour offrir à cette collection de gamins dont elle est la génitrice, un toit plus présentable, une vie un peu plus facile. Ta mère Lilja a toujours été une idéaliste. Quand gamine elle te racontait des histoires de princes et de princesses, te murmurant avant d'embrasser ton front, que oui, toi aussi tu étais une de ces poupées bien trop belles pour être appréciées à leur juste valeur. Aujourd'hui tu t'en étrangle. Ta valeur te dérange. Qui ne serait pas dérangé ? L'homme s'assoit derrière son bureau et te fait signe de faire de même. Tu t'exécute. Tu t'exécute toujours, de peur de déplaire ou de froisser les gens. Eurs regards trop violents t'ont toujours semblé accusateurs. Toi, l'enfant qui parlait un anglais approximatif, qui refusait de manger autre chose que du poisson, et qui du haut de ta petite taille n'a jamais eu d'autre choix que de rentrer seule avec tes pieds. Les gens ne comprenaient pas, accusaient un système d’immigration non régulée, persuadés que tu n'était autre que la victime innocente d'une société en plein débordement, d'un système qui poussait les gens à fuir leurs origines, de parents tyranniques. Ils se persuadaient de tout un tas de choses sans savoir que sur ta carte d'identité, il est clairement indiqué : Lilja Blomqvist, née à Londres (Angleterre) le seize juin dix-neuf cent quatre-vingt onze. Griffonnant quelques indications sur le papier, l'homme t'observe en mâchant vulgairement le bout de son stylo. Finalement, il balance la sentence. « Vos papiers s'il vous plaît. » Il s'étouffe en voulant être polis, et c'est ton tour d'être surprise. Peut-être parce que tu avais imaginé ça différent, peut-être moins difficile, ou peut-être au contraire un peu plus. Du bout des doigts, l'homme s'empare de cette vie que tu lui tends, avant d'y jeter un bref coup d’œil. Il est idiot, ça se voit. Alors quand il se lève pour s'approcher de toi, tu t'enfonces un peu plus dans ton siège, persuadée peut-être que de cette manière tu finiras par disparaître. Ça serait beaucoup plus simple. Déjà enfant, il t'arrivait de désirer cette non-existence. A l'âge de sept ans, quand tu as compris que tu n'avais pas été plus désirée que tes quatre petits frères et sœurs, oui, tu t'es dis que l'idée de devenir invisible était peut être la bonne. Ne pas être vue pour mieux exister tu vois. Pourtant, il te voit. Le regard posé sur toi, il dépose sa main sur ton épaule. « Alors mon petit, pourquoi es tu là ? » Ton regard se perd, et soudain Lilja, je sais que tu meurs de froid. Tu meurs de tout, et dans un frisson, tes yeux se ferment. Pourquoi t'es là hein ? Pourquoi t'es assise là, dans ce bureau de police ? Pourquoi ta main tremble quand il te demande la raison de ta venue ? Oui Lilja, pourquoi t'es là, pourquoi t'es venue. Parce que tu l'obsède au point qu'il détruit sa vie et celle de victimes d'une innocence certaine. Parce que la valeur qu'il t'accorde a dépassé la raison. Tu dois faire quelque chose. C'est ce que ta mère a cru bon de te dire quand t'es rentrée le visage fatigué. Son dernier gamin accroché à son sein, elle a cru bon de t'aider. « Quoi qu'il se passe Lilja, tu dois changer les choses. Regardes toi. Tu dois faire quelque chose. »
quinze septembre 2011 ; 21:57
A : Basil Objet : .. J'espère vraiment que tu pourras me pardonner. Lilja
Message envoyé.
douze mai 2013 ; 11:42
Assise sur la lit, la mort entre les lèvres, tu laisse échapper un sourire quand l'homme à tes côtés laisse son doigt parcourir l'intérieur de ta cuisse. D'un geste maladroit, t'écrase la cigarette contre la table de nuit. Une de plus, une de moins, qu'importe. Des vêtements empeste continuellement la nicotine, et tu t'obstines à faire croire aux gens qui te sont proches que ce n'est pas toi. Seulement des collègues qui à chaque pause t’entraînent pour couvrir tes vêtements d'une odeur de tabac froid. Mais t'aimes ça. Toi Lilja, t'as toujours aimé les choses étranges ou décalées. D'un geste qui se veut tendre, le type replace une mèche de cheveux derrière ton oreille, approchant dangereusement ses lèvres des tiennes, quand dans un bruit sourd ton téléphone se met à vibrer sur la table. Il s’agite pour signifier sa présence, et tu finis par te lever, abandonnant cet amant pour la compagnie bien moins charmante de la boite froide. Au téléphone, la voix se présente et t'annonce avec fierté que oui, elle t'a enfin trouvé un emploi. Pas quelque chose de grand, ni même prestigieux. Mais quelque chose qui te rapportera suffisamment. Juste assez tout en t'évitant les mains baladeuses des clients des bars, ou les remarques sarcastiques de la bourgeoisie qui passe à la caisse des supermarchés. Rallumant une nouvelle cigarette, tu te rassois sur le bord du lit, le téléphone vissé à l'oreille. Finalement, la voix t'annonce qu'on t'attends dans une semaine à Giercliff, un endroit particulier, perdu au milieu de nul part. La voix s'autorise à rire. On est même pas sûrs que Giercliff existe qu'elle rajoute. Mais toi tu sais. La cigarette qui se consume entre tes doigts, tu sent ta main qui tremble, tu sais que tu perds le contrôle. Giercliff, bien sûr que tu connais, bien sûr que ça existe. Ce même endroit qu'il te décrit chaque semaine depuis deux ans déjà. Deux ans qu'il te décrit chaque lieu, et chaque journée qui passe. Deux ans qu'il s'applique à t'indiquer le chemin pour rejoindre un banc, son banc. Celui où il dit qu'il t'attend. Alors quand la voix te demande si oui ou non tu iras te perdre nul part, tu murmures un « oui ». Bien sûr que tu iras, et finalement tu déposes le téléphone à tes côtés alors que le type revient à la charge en embrassant ton cou. La vérité Lilja, c'est que tu t'étais jamais posé la question, de savoir si oui ou non, un jour tu te retrouverais là bas. Au début bien sûr, t'as hésité, tu t'es demandé si tu n'aurais pas du aller le voir. Juste pour qu'il sache que tu étais là. Qu'à l'époque, tu ne l'aurais pas oublié. Mais t'as finis par croire qu'il t'en voudrait, qu'il t'enverrait balader, et ta refuser de faire plus de mal. Mais là, maintenant, c'est différent. Parce que t'avais imaginé le revoir, bien sûr. Mais dans ta tête, c'était toujours plus tard, quand enfin il sortirait. Des jolies retrouvailles, un peu comme dans les livres. Tu soupir, glissant la cigarette entre tes lèvres, et abandonnant ton siège et son propriétaire pour t'emparer de ta veste. Tu ne peux pas rester. Tu vas le retrouver. T'iras t'asseoir sur le banc.
trente mai 2013 ; 14:17
Le bruit des clés dans la porte, et te voilà qui pénètre dans le réfectoire sans vraiment faire attention. La voilà, la dernière pièce à nettoyer avant de pouvoir tout laisser tomber. Oublier les balais et les sauts. Oublier la poussière. Depuis quelques jours que t'es ici Lilja, t'as finis par t'habituer aux couloirs interminables et aux regards lancés en coin. C'est inquiétant. La première nuit quand tu t'es couché, le moindre bruit te forçait à ouvrir les yeux. T'as trouvé ça idiot, presque ridicule. Pourtant derrière toi, tu refermes la porte, au cas où, et ça t'arrache un sourire. T'as peur de quoi hein ? Alors finalement, tu t'empares d'un balais pour masquer les restes du repas du midi. Le voilà ton travail, cacheuse de misère. Le métier ne t'ennuie pas, faire le ménage ne t'as jamais ennuyé. Et l'endroit, tu finis par le trouver jolie, surtout l'immense parc qui se dresse devant la bâtisse. Un parc que tu prends soin d'épier, cherchant à le croiser, cherchant à le voir, lui qui t'a tant décrit l'endroit. Mais il n'est jamais là, ou peut-être que tu ne regardes pas au bon endroit. C'est sûrement pour ça que tu t'approches des immenses fenêtres du réfectoire, un peu maladroite, un peu distraite. La femme qui surveille tes fait et gestes a bien précisée que tu n'avais pas beaucoup de temps. Si elle te voit le regard ailleurs, elle viendra cracher son venin, te répétant comme elle a prit le soin de le faire la première fois, qu'une poupée dans ton genre n'a rien à faire dans un repère de requins. Mais tu finis par apprécier les requins, et ton regard fuit au dehors, à la recherche du banc que t'as l'habitude de voir désert. Les habitudes sont faites pour être brisées, et là, assit face au vide, il est là. Il est là et ton cœur se décroche de ta poitrine. Ca fait du mal, bien plus que tu ne l'aurais pensé. Instinctivement tu recules, comme une bête qu'on aurait agressé. Mais t'es loin d'être un animal, et finalement, c'est le balais que tu abandonnes, le laissant tomber dans un bruit sourd avant de te diriger vers la porte. Tu ne dois pas le laisser partir, tu le sais. Alors la porte s'ouvre, et das le couloir tu croises ce patient qui t'adresse un grand sourire auquel tu ne fais pas attention. Ne quitte pas ton banc Basil Horst. Ne le quitte pas.
Dernière édition par Lilja Blomqvist le Sam 1 Juin - 16:10, édité 25 fois
BIENVENUE A GIERCLIFF
PRESENCE : DEUX ANS.
ÂGE : VINGT-ET-UN ANS.
TROUBLE(S) : DÉPRESSION, TENTATIVES DE SUICIDE RÉCURRENTES, AUTOMUTILATION.
Sujet: Re: Dans le bleu de l'absynthe. Ven 31 Mai - 11:22
Oh génial, tu as pris le scénario du petit Basil Je sens qu'il va être très très heureux, mais genre, en extase, tellement le scénario est important. Je sens que je vais adorer lire vos sujets Bon, moi, j'ai toujours pas mon mien, en même temps, je comprends, c'est spécial Bienvenue
BIENVENUE A GIERCLIFF
PRESENCE : CINQ ANS.
ÂGE : VINGT-TROIS ANS.
TROUBLE(S) : borderline à tendance psychopathe. phobie sociale entraînant agressivité et misanthropie. (auto)destruction sous n'importe quelle forme.
Sujet: Re: Dans le bleu de l'absynthe. Ven 31 Mai - 15:41
merci à tous je suis désolée, je pourrais commencer ma fiche que demain. mais promis, je suis là et tout. je squatte avec vous. Et Basil, à partir de demain, je ferrais tout pour te satisfaire
BIENVENUE A GIERCLIFF
PRESENCE : 615 jours, 17 heures et 41 minutes.
ÂGE : vingt-trois ans.
TROUBLE(S) : schizophrénie, névrose hystérique bordée de nymphomanie.
Sujet: Re: Dans le bleu de l'absynthe. Sam 1 Juin - 15:20
pour moi tout est parfait, seulement une chose : il faudrait une anecdote, même une courte, qui se passe à Giercliff, par exemple son premier jour ici, comment ça s'est passé et tout ça, ou une autre scène de ton choix, simplement pour la voir à l'intérieur de Giercliff on attend ça et l'avis de Basil, et tout sera bon