PRESENCE : 3 ans et demie.
ÂGE : 33 ans. RÔLE : Psychiatre
PSEUDO : bwb CREDITS : CYCY-CYCY
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| Sujet: she dreamt of an old friend Dim 26 Mai - 16:33 | |
| Cette nuit, elle a rêvé d’une vieille amie. Une amie qu’elle avait à l’université, il y des années de cela. Elle n’avait plus entendu parler d’elle depuis si longtemps qu’elle en a pleuré à son réveil. De la nostalgie. Comme un goût aigre-doux, plein de sens, d’un sens si pur qu’il devrait la rendre heureuse. Pourtant, ça la blesse. Les souvenirs. Tout ce qu’elle a perdu. C’est comme si elle avait été aveugle avant l’incident, et qu’elle prenait enfin conscience du gâchis qu’a été sa vie. Trop normale, trop ignorante, trop stupide. Elle a donc déambulé dans les couloirs tristes et glauques de l’hôpital toute la mâtinée, les pieds et les jambes lourds de souvenirs. Puis, instinctivement, elle s’est dirigée vers les jardins. C’est comme si elle avait été un des zombies de Romero, seulement animée par sa vie passée, rejouant les habitudes qui avaient construit son quotidien. L’odeur des roses et des jonquilles l’avait guidée. A la manière d'une victime qui revisitait les lieux d’un trauma, chaque parfum ravivait des souvenirs. Des sourires, des éclats de rires, des regards et des paroles. Camille. Lui. Lui, uniquement. Parce qu’elle ne parlait à personne d’autre. Et parce-que les jardins étaient son œuvre. Il avait la main verte, c’était indéniable. Pourtant, et comme elle le lui avait toujours dit, cela maquait de chrysanthèmes. Pas qu’elle eut crut que cela symbolisait la folie, elle leur trouvait un aspect poétique. Sacré. Aujourd’hui plus que jamais, elle cherchait à charger chaque instant d’une émotion, d’un but. Alice cherchait des signes, quémandait des indices auprès des fleurs. C’était franchement pathétique au fond. Elle en avait presque honte. La tête lourde, légèrement sonnée par le cachet qu’elle avait avalé une heure auparavant, elle laissait sa flamboyante chevelure rousse recouvrir ses traits. Elle sentait ses cheveux, doux et odorants, caresser son nez, se s lèvres, ses paupières. Et le soleil les traverser, venir lécher sa peau. Toutes ses sensations étaient comme exacerbées. Nul doute qu’elle avait l’air au moins aussi folle que les patients de l’hôpital : assise seule sur un banc, recroquevillée d’une manière des plus suspecte, la tête pendante, sa chevelure d’une rousseur immanquable éclatant au soleil. La frontière entre faiblesse et folie s’amincissait dangereusement, et elle avait l’impression de ne rien pouvoir y faire. Cette impuissance l’écœurait, la tourmentait, la rendait dingue.
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