LOVE LUST HATE DESIRE.

PYRHONEN, EPHA

LIEU ET DATE DE NAISSANCE (ÂGE) :

haapajärvi (finlande), 15/03/1992 (21 ans)

SEXE :

femme.

ORIGINE DE LA DEMANDE D'ADMISSION (ne cocher qu'une case, avec ✔ ) :

❒ patient lui-même ✔ famille, entourage ❒ service ou institution sociale ❒ police ou pompiers ❒ SOS médecin ou SAMU ❒ médecin de famille ❒ généraliste de garde ❒ psychiatre, psychologue privé

ANTÉCÉDENTS D'HOSPITALISATION PSYCHIATRIQUE (ne cocher qu'une case, avec ✔ ) :

❒ oui ✔ non

ACCOMPAGNEMENT (2 réponses maxi. ) :

❒ patient venu seul ✔ famille ou ami ❒ personnel d'un service social ❒ personnel de secteur ❒ ambulance, VSL ❒ pompiers ❒ SAMU ❒ police ❒ autre (précisez)

DATE DE L’ARRIVÉE :

17/04/2011.

HEURE DE L’ARRIVÉE :

14:58.

TROUBLE(S) IDENTIFIÉ(S) :

dépression, automutilation, comportement suicidaire.

DEGRÉ DE DANGEROSITÉ :

insignifiante pour les autres, véritable danger pour elle-même.

EPHA PYRHÖNEN

par docteur wilson

Epha Pyrhönen fut admise à Giercliff après une tentative de suicide, sa seconde d'après l'explication donnée par sa famille. J'ai constaté chez la patiente lors de son arrivée de nombreuses cicatrices sur ses avants-bras, principalement concentrées au niveau de ses poignets où elles étaient bien plus resserrées qu'ailleurs, qu'elle essayait de cacher sous les manches de son pull, ainsi qu'une anxiété très grande dans son regard. De toutes évidences, elle n'avait pas choisi d'être ici. Je croyais qu'au fil des jours, l'anxiété disparaîtrait petit à petit, ce qui ne fut pas le cas, et j'ai rapidement compris qu'il s'agissait là d'un problème constant, chronique chez la jeune femme qui sortait alors à peine de l'adolescence. J'ai rapidement constaté que la raison de son internement ici ne tenait pas seulement à sa dépression, ses tendances auto-destructrices et suicidaires, mais également dans la malléabilité de son esprit : lorsque je lui ai demandé d'évoquer des souvenirs de son enfance, ses propos étaient confus, voire incohérents. Elle semblait avoir vécu plusieurs enfances, plusieurs adolescences, sans même s'en rendre compte. J'ai vite compris, faisant moi-même un test, qu'il suffisait de lui insuffler la simple idée d'un souvenir pour qu'elle se l'approprie inconsciemment et qu'elle se l'imagine comme étant le sien, ce qui la rend d'autant plus vulnérable face aux autres patients présents à Giercliff puisque cela peut s'agir d'un point faible par rapport à certaines personnes qui l'entourent. J'ai également remarqué qu'elle ne parlait pas beaucoup, qu'elle se taisait même complètement lorsque l'on vient à aborder le sujet de ses tentatives de suicides – récurrentes, elle en a fait trois depuis son entrée ici, dont deux que l'on a réussir à prévenir, et donc à empêcher – ce qui empêche l'avancement du travail avec elle. J'ignore encore s'il s'agit de timidité, de pudeur ou de gêne, cependant, puisqu'elle refuse de me parler. De plus, elle est constamment apeurée, comme si quelque chose risquait de lui arriver à chaque instant, comme si elle courait un danger constant, encore une fois sans qu'elle ne veuille expliquer pourquoi ni ce que ce danger pourrait être. Epha Pyrhönen semble également ne pas aimer le contact physique avec les autres. À peine pose-t-on notre main sur son épaule ou son bras qu'elle se défait dans l'instant et nous regarde avec de grands yeux, qui reflètent toujours la même chose : la crainte et l'anxiété. Elle semble pourtant avoir des compétences d'adaptation assez surprenantes pour une personne dans son état : elle a de suite adopter le rythme de l'institut, la façon de faire des gens ici, et sans réellement broncher. Cependant, je n'ai jamais réellement eu d'occasion de la voir sourire et à son regard s'ajoute une tristesse constante, et quelque peu déconcertante lorsque l'on la regarde regarde dans les yeux. Elle n'a également pas grand appétit, ce qui fait que son corps peut paraître par moment assez maigre : sur certaines périodes, elle arrête tout bonnement de se nourrir, avant de reprendre un rythme plus ou moins normal dans ses repas, signe de son instabilité mentale. Il est évident que la patiente n'est pas prête à sortir de Giercliff pour l'instant, que l'on ne peut même pas la considérer comme étant en voie de guérison puisque ça n'est pas le cas.

KIDD/FAUSTINE

-

DIX-SEPT ANS

Les rasoirs font mal
Les rivières vous trempent
Les acides font que dalle
Les drogues donnent des crampes
Les nœuds sont coulants
Les flingues sont bouillants
Le gaz sent mauvais
Autant vivre c’est plus gai !

My mind in trouble

“We should be able to kill ourselves.. in our heads. And then be reborn. To be able to talk, look at eachother, be together. As if we have never met before.” (J'ai tué ma mère)

Dans le couloir, celui qui relie les cellules des patients, on entend une voix qui crie, pour que tout le monde puisse écouter ce qu'elle dit, couvrant les complaintes et les pleurs qui serrent le cœur d'Epha et lui donne envie de vomir : tout le monde ici ne fait que pleurer, que geindre pratiquement, et au bout de deux ans passés dans ce trou à rat, perdu, éloigné de la ville, elle commence à saturer, d'autant que ce genre de comportements et de « voisins » n'aident en rien sa guérison. Et la voix, qui toujours annonce : « extinction des feux, les lumières vont s'éteindre ! » De nouveaux cris retentissent dans le couloir, des cris paniqués des patients à la pathologie la plus extrême qui poussent la jeune femme à se demander ce qu'elle fait là, au milieu d'eux, elle qui est tout à fait normal lorsque les gens tentent de soutenir la comparaison entre ce qu'elle est, et ce que ces autres sont. Ces autres qu'elle connaît tous de vue, sans pour autant connaître leur nom ou leur histoire. Sans doute que l'inverse est vrai, et que la plupart n'ont sans doute jamais remarqué sa présence, elle qui reste constamment prostrée dans un silence de cimetière. Cimetière. Et soudain, les complaintes s'intensifient. La voix avait raison, les lumières se sont éteintes et, désormais, il ne reste plus que la même voix dont le discours a quelque peu changer puisqu'elle intime désormais à tous les gueulards de Giercliff de la fermer une bonne fois pour toutes et d'aller dormir – ou du moins, s'ils ne dorment pas, de faire semblant et de laisser un silence de mort régner sur l'institut.
Un silence de mort.
De mort.
Mort.
Lentement, Epha extrait de la manche de ce qui lui sert de pyjama – elle aimerait tellement retrouver les siens, ceux qu'elle a laissé derrière elle lorsque ses parents l'ont obligé à rentrer à Giercliff il y a de ça deux années maintenant – le bout de verre cassé qu'elle a réussi à récupérer quelques heures avant, lors de son travail volontaire dans les cuisines. Elle avait alors tout mis en scène, dans sa tête, lorsque ses doigts se saisirent du verre portant encore les traces de ses lèvres lorsqu'elle avait bu dedans durant le repas de midi. Les autres ont pris ça pour un accident, dû au manque de concentration et aux tremblements générés par les sanglots qu'elle avait étouffé toute la journée ; elle ne se permet jamais de pleurer lorsqu'elle est hors de sa cellule, pour ne pas que les autres la voit, pour ne pas que les autres découvrent un peu plus de ses faiblesses. Pour ne pas qu'Ewen l'apprenne, aussi. Car non seulement elle risquerait de faire crouler les quelques pas faits ensemble, et car cela l'empêcherait de rentrer. Mais au fond, elle ne veut même pas rentrer. Elle veut partir d'ici, partir de là, partir de tout. Le faire. Enfin. Pour de vrai. Que les gens comprennent, et qu'ils la laissent enfin partir comme elle le souhaite. Alors, elle a décidé, dans les cuisines, de lâcher le verre. Et à cet instant, c'est une sensation de ralentit qu'elle eu. Comme extérieur à la scène, elle a regardé le verre tomber, s'éclater, se briser sur le carrelage poussiéreux des cuisines, déversant son contenu, inondant la moindre miette qui s'était échouée plus tôt sur le sol et surtout libérant des dizaines et des dizaines d'éclats de différentes tailles, de différentes tranches. Elle s'était baissé pour les ramasser, se déversant d'excuses aux surveillants venus l'aider, et avait profiter de cet instant pour le prendre, ce bout qui, à peine détaché du verre, avait été repéré par ses yeux car semblant être le plus coupant de tous. La moindre incision sur la peau prendrait, elle le savait. Elle l'espérait. Elle va le vérifier. Glissée sous ses draps trop fins, adossée au mur, son oreiller dans le dos, elle fait doucement tourner le morceau tout aussi brisé qu'elle entre ses doigts, doucement, comme si elle cherchait à en découvrir les moindres secrets. Si un choc avec le sol lui avait permis de se détacher du verre auquel il appartenait, le même choc n'a eu aucun effet sur Epha. Pas même la première fois. Elle s'est retrouvée sur le toit d'un immeuble, un pied balançant dans le vide, l'autre sur le point de le rejoindre. Et il est apparu, l'a empêché, alors qu'il ne la connaissait pas. Elle aurait aimé le revoir. Pas pour le remercier, pas pour lui dire à quel point elle lui est reconnaissante, simplement pour lui demander ce qu'il lui a pris. Pourquoi il ne l'a pas laissée faire. Elle le voulait. Elle le veut encore. Et doucement, son index vient effleurer le bout pointu du verre, qui entaille légèrement sa peau. Une goutte de sang pointe au bout de son doigt, et son cœur s'emballe, sa gorge se serre. Les larmes lui monte aux yeux, qu'elle ferme lentement. Ses jambes remontée contre elle, elle tente de se créer une ultime barrière contre le monde, la dernière, celle qui ponctuera la fin de tous les supplices qu'elle subit à l'intérieur d'elle-même. La fin de ce bordel sans nom qui la dévore, qui la pourrie du plus profond de son être, qui lui prend les tripes et lui retourne le cœur, qui fait couler chaque nuit des larmes sèches de trop avoir coulées sur ses joues, comme des cicatrices invisibles qui se forment de plus en plus sur son palpitant avant qu'elle ne s'endorme, épuisée d'avoir trop retenu les cris qui ne demandent qu'à sortir, qu'à s'enfuir, qu'à révéler enfin au monde tout ce qui l'étreint contre son gré, prisonnière entre la vie et la mort, vivante à l'extérieur, entrain de pourrir à l'intérieur. Et ses yeux ne se rouvrent pas, collés par les larmes qui ne cessent de couler, réellement pour la première fois depuis des semaines. Elle les sent poindre en elle, remonter ses canaux lacrymaux pour se sauver, rouler sur ses joues, glisser dans son cou, se perdre dans sa chevelure rousse, dernière chose flamboyante qu'elle garde malgré tout. L'étincelle dans ses yeux a depuis bien longtemps disparue, elle s'est éteinte, inondée par les perles de tristesse qu'elle n'a pu retenir durant des soirées, des jours, des semaines, des mois entiers. Ses pupilles ne sont plus que l'ersatz de celles de l'ancienne Epha, celle qui riait pour de vrai. Un léger soupir s'échappe d'entre ses lèvres, suivit d'une inspiration profonde. Et le morceau de verre vient se poser sur sa peau striée de dizaines de cicatrices sur ses poignets. Elle appuie, il s'enfonce. Une drôle de sensation l'envahie. Entre l'appréhension et la hâte. L'appréhension du temps que cela prendra, la hâte qu'enfin le point final se dépose, vienne interrompre éternellement cette histoire déjà trop tragique. Le morceau se déplace, incise la peau perpendiculairement aux dernières marques laissées. Elle appuie plus fort, ses sourcils se froncent. Telle la tempête avant le beau temps, la douleur avant la libération. Elle le sent couler, s'échapper de ses veines pour glisser le long de son poignet, de son avant-bras, s'échouant lentement sur le blanc passé des draps qui, comme elle, ont trop vécus. Ses dents viennent mordre sa lèvre, arrachant des morceaux de peau, tandis que la tête commence à lui tourner. Sa main tremble, l'incision devient incertaine. Elle finit par lâcher. Le verre s'est teinté de rouge et vient s'écrouler sur le lit, tandis qu'une dernière fois, ses yeux se rouvrent. Sa vision est troublée, mais il est impossible de dire si c'est par les larmes ou la conscience qui peu à peu la quitte, tel le sang qui s'échappe de sa peau, telle la tristesse qui semble ancrée dans ce sang qui goutte sur le tissu. Elle regarde son bras. Rouge. Ses yeux se referment. Elle n'a plus conscience de rien. Elle n'entend qu'un lointain cri, affolé, et le bruit de la porte qui s'ouvre. Son poul ralentit, les voix autour d'elle se multiplient. Elle entend le prénom d'Ewen. Elle se sent soulevée. Et plus rien. Le point. Mais il n'est pas final.

moi je veux lire la suite. zou, toi aussi. LOVE LUST HATE DESIRE. 1280757083

bonjour vous.

tu me vouvoies maintenant ? LOVE LUST HATE DESIRE. 1763403685

je sais que t'aimes ça.

oh oui, hâte de découvrir enfin l'histoire d'Epha, sous ta magnifique plume.

oui.

(ton titreeeeee. )

magnifique, magnifique..
j'espère qu'elle te plaira.

je le savais.
(ouais je sais.)

comme d'habitude, j'aime te lire, j'aime ce que tu écris. LOVE LUST HATE DESIRE. 2407254944

et puis lire le prénom d'Ewen aussi, ça m'a bien plu. LOVE LUST HATE DESIRE. 1763403685

j'ai hâte, hâte, qu'on écrive ensemble, de voir l'évolution d'Epha, et tout et tout. LOVE LUST HATE DESIRE. 1995755357

je te valide donc avec plaisir, mon amour. LOVE LUST HATE DESIRE. 1280757083

Ta fiche, Epha, ta plume.

toi.

oui parce que moi je poste ici si je veux, j'ai l'autorisation.
/montre son pass.
j'adore ta façon d'écrire, j'avais (presque) l'impression d'y être, à la place d'epha. et pourtant, je ne suis pas dépressive. quoique. (non, je ne vais pas faire ma complainte ici et maintenant ).
n'empêche que j'adore le personnage. le fait qu'elle veuille quitter intimement ce monde mais, qu'en même temps, ewen lui importe tant je trouve ça beau et intéressant. et puis, son portrait psychologique sonne vrai, t'as limite l'impression de la connaître quoi.

I-D CARD