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 (esfir) ces envies qui nous poussent à embrasser le vide.

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Danaë Earl
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MessageSujet: (esfir) ces envies qui nous poussent à embrasser le vide.   (esfir) ces envies qui nous poussent à embrasser le vide. EmptyMer 19 Juin - 13:15

Le silence.
Le silence, au milieu des cris.
Les mots. Les mots silencieux. Tous les mots. Ceux qui guérissent. Ceux qui rendent la douleur moins grande. Ceux qui tuent. Ceux qui allument l'espoir, la flamme, l'envie. S'asseoir, là. Au milieu des livres à l'odeur de poussière et de larmes. S'asseoir et les regarder. Observer leurs gestes. Deviner les phrases qui se déroulent sous leurs yeux affamés, leurs yeux qui demandent plus, un peu plus, un dénouement, une fin. Heureuse. Un bout de ciel bleu. Un ailleurs au bout des doigts. Une étoile, un rayon de soleil. « Ils vécurent heureux. » Ils vécurent, simplement. Ça suffirait. Ce serait une fin convenable. Ils vécurent.
Le silence.

J'avance, au milieu des livres. J'en prends un, sûrement au hasard. Je caresse la couverture usée. J'essaie de deviner les mille mains qui l'ont effleuré avant moi. Je leur donne un corps. Une âme. Des maux. Une histoire. Des silences. Des yeux remplis d'ailleurs ou de larme. Des envies, aussi. C'est important, l'envie. Des cicatrices et un sourire. Je dessine leur vie dans le noir de Giercliff. Une raison. Une porte de sortie. Une fin. « Ils vécurent heureux. » Ils vécurent. Ils survécurent. Ils. Non.
La vie n'est pas livre. La vie n'est pas conte de fée. Et Giercliff n'est pas vie.
Giercliff c'est la mort. La pourriture. L'oubli – de soi, des autres. Le temps flasque, poisseux, qui flotte, s'emballe, s'oublie, fait demi-tour et accélère sans prévenir personne. Stop. C'est la vie qui oublie de tourner ou qui tourne trop fort, beaucoup trop fort, à en donner le tournis aux hommes les plus résistants.
Je balaie les pensées noires. Je garde seulement le regard de ces gens. De ces milliers de gens, peut-être. Je me concentre sur leurs yeux. Bleus, verts, jaunes, marrons, gris, rouges, noirs, qu'importe. Leurs yeux. J'allume des étoiles, de la lumière, une certitude, comme une porte de sortie. Je m'efforce de les sauver, même s'il est trop tard, qu'ils sont morts, sûrement, depuis bien trop longtemps. Les faire vivre. « Ils vécurent heureux. » Dans ma tête, seulement.

Je passe devant les patients – bien vivants, même si certains ressemblent presque à des fantômes, des monstres, des plus morts que vivants – et les salue d'un geste de la tête que la plupart ne saisisse même pas. Je suis l'invisible. Ils ont rejoint le monde des mots – où ils font semblant – pour échapper au noir une seconde, un instant. Certains passent leurs journées entières ici. Bientôt, ils auront terminé tous les ouvrages. Alors, ils les reliront. Avec la même ferveur. Pour se perdre, une nouvelle fois, une dernière fois, dans leur monde d'encre et de papier, de fantastique, de presque réel. C'est peut-être la meilleure des solutions. Ne se réveiller qu'une fois la nuit tombée. Fermer les yeux trop vite pour avoir le temps de penser, de ressentir ses propres blessures. « Ils vécurent heureux. »

Je me trouve un fauteuil un peu à l'écart d'eux. J'ai toujours peur de les déranger : il suffirait d'un bruissement de papier, du parquet qui craque ou d'une porte qui grince pour les arracher à leurs rêveries. Je ne veux pas. Je ne veux pas leur infliger la brutalité d'un pareil réveil. Je suis la petite souris. Discrète. J'ouvre le livre. Les pages sont jaunis mais les mots sont là. Encore. Clairs. D'une encre noire, un peu passée, qui tranche. Les mots dansent presque sous mes yeux alors je me lance dans une folle ronde avec eux. La mélodie des mots est douce. Presque chaude. Mais c'est son regard, presque lourd, posé sur moi, qui me réveille. Tout doucement. Je quitte la danse, referme le livre et lève les yeux.
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