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PRESENCE : INTERNÉE DEPUIS 9 ANNÉES.
ÂGE : 22 TROUBLE(S) : SYNDROME DE PETER PAN CAUSE PAR TRAUMATISME.
PSEUDO : APACHE. CREDITS : DANAE.
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| Sujet: (bréhna) help. Mar 28 Mai - 17:53 | |
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BREHNA - HELP.
La chambre plongée dans le noir, à peine éclairée par la lune, tu pleures. Elle n’est pas venue. Hier c’était samedi. Elle n’est pas venue. Tu serres ta couette contre toi, elle est où ? Pourquoi ? Maman ? Viens me chercher. C’est comme ça tous les dimanches, faudrait que tu comprennes, mais c’est trop dur, tu ne le supporterais pas. Maman n’est pas morte, maman viendra. La colo c’est bientôt fini, samedi prochain maman viendra te chercher, tu le sais. Tu vis dans l’illusion d’un monde qui n’existe pas et sans le savoir tu te laisses bouffer par cette tragédie qui te ronge de l’intérieur. Tu n’as plus dix ans, tu n’as plus ta chambre, plus rien, tout est finie, tu es condamnée à vivre dans cet endroit lugubre. Pourtant les gens sont gentils ici, ils s’occupent bien de toi, ils ne sont pas là pour te faire du mal, mais toi tu préfèrerais être avec ta maman. T’as pas encore compris pourquoi ton voisin est dans la même colo que toi, tu pensais qu’il était médecin et non pas animateur. Il doit être l’infirmier de la colo, ça tombe bien, tu ne veux parler qu’à lui, il connaît ta maman. Il ne te fait pas peur, pas comme les autres. Le silence est pesant, des larmes coulent toujours sur tes joues, maman, viens, j’e t’en supplie, maman, où es-tu ? Tu es perdue, perdue au milieu de ce monde que tu ne comprends pas. Trop vite exposée à la violence et à la barbarie, tu ne l’as pas supporté. Des cris, résonne dans le couloir et toi tu pleures encore plus fort. Tu hurles, tu tapes, tu entre en crise, ça y est. « Aaaaaaaaah ! Aaaaaaaaah ! Aaaaaaah ! » Tu veux attirer l’attention, tu redeviens cette enfant qui, il faut le croire, ne te quitteras jamais. Tu respires fort, très fort, terriblement fort. T’as envie de partir. Maman. Viens. Tu te lèves, tu cours jusqu’à ta porte, tu tapes, tu hurles toujours, encore plus fort que précédemment. « Aaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! » Tu t’abîmes les poings contre la porte, tu veux sortir. Faites-moi sortir. Libérez-moi. Tu te laisses glisser contre la porte, tu t’allonges par terre, ton visage est fermé, il ferait presque peur. Tu as le diable dans les yeux. Faites-moi sortir ! Maman, viens, je t’en supplie. Maman …. T’entends quelqu’un, des pas pressés dans le couloir, ils s’arrêtent devant ta porte, tu gémis fort, très fort, tu pris pour que ce soit ton voisin, tu ne veux voir personne d’autre, il pousse doucement la porte, t’es toujours par terre, tu gémis. Tu vois son visage, oui c’est bien lui. T’es gémissements s’atténue peu à peu. Toujours allongée au sol tu te mets en boule, tu le regardes avec de grands yeux.
Dernière édition par Lehna Osyris le Jeu 6 Juin - 1:44, édité 6 fois |
| | | PRESENCE : 20/05/2013 - membre du personnel
ÂGE : 28 ans RÔLE : Psychiatre
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| Sujet: Re: (bréhna) help. Mar 28 Mai - 18:51 | |
| •Voilà exactement 8 jours que je suis arrivé ici. Pendant cette semaine j’ai eu le temps de rencontrer quelques patients. Je me suis rendu compte de la lourde tâche qui m’étais donné là. Chacun d’entre eux étaient tous différents, ils avaient chacun leurs traumatismes et chacun leur syndrome. Pourtant tous étaient malheureux. Ils souffraient tellement. Leurs regards, leurs mains, leur peau, leur visage était tous transpercé de désespoir. Je regardais les photographies de mes patients un à un. Je mémorisais chaque traits pour pouvoir mieux me souvenir d’eux, de leurs expressions et de leurs sentiments si imperceptibles soient-ils pour certains. Parfois j’entendais des cris dans le couloir, je me demandais si c’était l’un des hommes qui avaient son portrait entre mes doigts. Je tendais l’oreille pour essayer de reconnaitre les cris de douleurs, je ne les reconnaissais pas. Pas encore mais bientôt j’y arriverais. J’entendais peu après des pas rapides, quelqu’un allait déjà à la rescousse. Je notais quelques informations sur le patient que je tenais.
•Tout à coup une nouvelle voix s’éleva : Lehna. J’en étais sur, elle, je la connaissais bien. Je n’avais pas besoin d’une photo pour me souvenir de son visage, c’était ma voisine lorsque nous étions jeune. La voilà ma patiente, chose interdite mais elle me parle alors je considère qu’il faut que je la garde. Après notre premier entretien cela m’avait paru comme une évidence : il fallait que je la fasse sortir d’ici. Elle avait ce qu’on appelle le syndrome de Peter pan. Je me souviens de quelle enfant elle avait été et imaginais très bien dans quel monde elle pouvait bien vivre et ce qu’elle pouvait imaginer. Je me levais de ma chaise et accourais. J’allais lui porter mon aide, mon oreille. Ses cris de détresse et maintenant ses coups m’indiquaient sa chambre. Je prenais la clé et ouvrais. Elle était bien là, allongée au sol, se tordant de douleur, les yeux luisant sous la lumière de la lune. Elle pleurait mais se redressait pour s’asseoir contre le mur. Je la regardais, quel spectacle abominable. Il ne m’avait pas semblé qu’elle puisse être dangereuse, du moins pas avec moi. Déjà, elle ne pleurait plus et me regardait complètement perdue. Je tendais une main rassurante sans rien dire pour l’aider à se relever. Il fallait prendre soin d’elle, elle était fragile, il fallait que je l’aide dormir. A la voire là je ne pouvais désormais plus aller me coucher sans être sur et certain qu’elle dormait. Il fallait déjà qu’elle ne soit plus sur ce sol glacial mais sur son lit. J’espérais qu’elle prenne ma main pour que je l’aide à s’installer correctement, si elle la prenait c’est qu’elle avait confiance en moi, chose qui me faciliterait la tâche. |
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| Sujet: Re: (bréhna) help. Jeu 6 Juin - 1:19 | |
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BREHNA - HELP.
Il entre dans la pièce et tu le regardes, les yeux emplies de larmes, les poings bleus, t’as mal, tu serres tes bras contre ta poitrine recroquevillée sur toi-même. T’as espéré que ce soit lui, tu ne voulais voir personne d’autre. Ils te font tous peur ici. Tu n’aimes pas ça. Il te regarde, t’as vraiment l’impression d’être quelques chose de terrible, quelque chose d’affreux, t’aimes pas ça, pourtant c’est ce que tu es, tu te renfermes sur toi-même, tu te détestes, t’as bien conscience que tu n’es pas normale, que les gens de ton âge ne sont pas comme ça. Pourtant tu ne l’avoueras jamais à quiconque, tu préfères garder ces maux pour toi, ça te ronge oui, c’est vrai, mais tu n’es plus à ça près. Tu caches ton visage dans tes mains, tu ne veux pas qu’il te voit, t’as peur, t’as honte, t’as mal, tu pleures. Tu relèves la tête vers lui, tu regardes tes mains, tu souris, « je me suis fait mal à mes petites mains.. » c’est toujours comme ça, ce n’est pas fait exprès, c’est juste comme ça. Ce trouble qui te hante te fait faire des choses étranges, ce refoule de sentiments, d’émotions que tu transformes. Ce trouble c’est un peu comme une carapace, tu te protèges des atrocités de ce monde, tu vis ailleurs. Il te tend la main, ton regard passe de son visage à sa main, de sa main à son visage, dois-tu lui faire confiance ? Dois-tu lui laisser le droit de t’approcher ? Tu sais qu’il connait maman, alors oui tu te laisses t’approcher, tu le laisses s’occuper de toi. Une chaleur envahie ton visage, ta main brulante se met dans la sienne et tu te lèves doucement. Tes yeux ne lâchent pas son visage, ils analysent ses traits et là tu te souviens. Tu te revois jouer devant la maison, tu te souviens de maman, de la tarte à la myrtille qu’elle a préparé ce jour-là, du bruit de la tondeuse que ce garçon en réinsertion passait au fond du jardin. Il avait l’air gentil. Tu l’aimais bien. Une sorte de frère, celui que tu n’auras jamais. Tu dois arrêter de penser à ça, tu sens ton cœur qui se déchire une nouvelle fois dans ta poitrine, tu serres sa main, tu fermes les yeux. C’est plus fort que toi, les images défilent à une vitesse ahurissante, t’as mal à la tête « au secours. » tu hurles. Tu t’écroules, tu vois tout, t’entends tout, le cri, tu te revois courir « mamaaan. » tu t’éfondres, la mare de sang, le visage figé de ta mère, celui que tu considérais comme ton frère, le couteau dans la main, des tâches de sang sur son visage. « mamaaaaaaaaaaan. ». Ils sont arrivé à temps, il n’est pas parti, il ne s’est pas enfuit, il t’a regardé, il a regardé ce petit être frêle qui venait de perdre toute l’innocence que tu avais en toi. Il est parti. Elle est morte. Tu n’oses plus bouger, tu es à bout de souffle. Il est toujours là. Morte de honte. T’as bien conscience de ce qu’il vient de t’arriver. Tu le regardes. Tu te lèves. Tu t’éloignes à l’autre bout de la pièce. Tu ne veux parler à personne. Tu ne veux voir personne. Tu n’aimes personne. Tu croises les bras contre ta poitrine, face au mur. Tu ne veux plus le voir. « va-t-en. » T’as conscience de ton état, t’as conscience qu’il ne te veut que du bien. Pourtant non, t’as besoin de solitude. Un sentiment de mépris et d’hostilité te prend au tripe, tu n’as pas besoin d’un homme. Les traits du symptôme apparaissent les uns après les autres, tu fais une crise, il doit agir. Agir avant que ça n’aille trop loin. Vite.
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| Sujet: Re: (bréhna) help. | |
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