impulsif - je m'en foutiste de tout - râleur - peu bavard - autodidacte - mélomane - intelligent - charismatique - cérébral - pudique - discret - distingué - introverti - franc - impatient - solitaire - têtu.
PARTICULARITÉS, SIGNES DISTINCTIFS :
Siran a, tatoué dans le creux de son bras gauche, là où peu de gens peuvent le voir, « nunc aut numquam », littéralement « maintenant ou jamais ». Il s'est fait ce tatouage à dix-huit ans, sur un coup de tête et après un coup en trop, fêtant sa majorité tant attendu. C'était une façon pour lui de se montrer plus cool, plus ceci, plus cela. Autant dire qu'aujourd'hui, même si la phrase lui convient toujours autant, il regrette ce geste, et n'accepte aucun commentaire, bon ou mauvais, dessus. De plus, il connait étonnement bien les fleurs, et leur symbolique.
GIERCLIFF
par siran sykes
Il y a cette femme qui, dans un coin du couloir, chaque jour, roulée en boule, chante la même comptine.
« Ring-a-ring o' roses, A pocket full of posies, A-tishoo! A-tishoo! We all fall down. »
J'ai essayé de la toucher, une fois, de lui demander si elle avait besoin d'aide ou non. Elle s'est contentée de lever la tête vers moi, de me détailler quelques secondes, et a hurlé. Hurlé jusqu'à ce que je m'éloigne et la laisse seule dans son couloir.
Je ne sais toujours pas vraiment ce qui m'a amené ici. Sûrement le fait que Giercliff est le premier hôpital psychiatrique à avoir répondu à ma demande d'emploi. Alors je n'ai pas attendu, je suis venu. Et au fond, je ne sais toujours pas si c'était un bon choix, ou un mauvais. Je n'aime pas cet endroit. Je n'aime pas les gens, je n'aime pas les patients, je n'aime pas les lieux, je n'aime pas l'ambiance. Je n'aime pas tout ce qui se dégage de Giercliff, ce qui semble sortir des murs pour nous étreindre la nuit, les voix que l'on croit entendre, les caresses que l'on croit sentir. Et cette impression constante d'être observé. Toujours, même lorsque l'on est supposé être seul. Ce genre d'impression qui, au bout de ne serait-ce qu'une semaine, donne cette sensation de s'être trompé de côté, que peut-être on aurait plus notre place chez les fous que chez les sains. Et encore, pour venir travailler ici, il ne faut pas être sain d'esprit. Et cette saloperie de comptine qui ne me quitte plus.
KIDD
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DIX-SEPT
Ô extase, extase divine.. c’était splendeur et splendosité fait de chair. C’était comme un oiseau tissé en fil de paradis. Comme un nectar argenté coulant dans une cabine spatiale, et la pesanteur devenue une simple plaisanterie.. Tout en slouchant, je voyais des images exquises !
Dernière édition par Siran Sykes le Jeu 23 Mai - 19:10, édité 5 fois
Ses pas viennent briser le silence des ténèbres, résonnant contre les murs de pierres vieillies, s'effritant à chaque passage des doigts sur leur fine texture. Siran avance, les mains dans les poches de son pantalon de toile donné par l'établissement aux infirmiers, les manches de sa chemise en synthétique retroussées jusqu'aux coudes, le regard vissé droit devant lui. C'est à lui tourner en rond, de faire la garde de nuit, traversant l'obscurité qui étreint désormais cet ancien manoir, château, ou il-ne-sait-quoi, mais qui surtout l'étreint lui aussi, dans un silence pesant qui fait résonner le plus petit bruit. Il soupire. Celui provoqué par ses semelles l'énerve, à force de tourner en rond depuis plus d'une heure dans les dédales de couloirs qui prennent une toute autre allure la nuit tombée. Ses pas s'arrêtent, son dos vient se poser sur la surface rugueuse créée par les pierres sèches, abîmées, les sentant s'effriter contre le tissu de mauvaise qualité qui forme ses vêtements. Rapidement, ses chaussures quittent ses pieds, et il recommence à marcher. Plus un bruit ne vient déranger le maître silence. Pas un patient ne crie, pour la première fois depuis un moment. Il est là, seul, peut-être même le seul à être éveillé cette nuit. Ses yeux se posent rapidement sur son poignet, constatant l'heure avancée. Il n'a pas le droit de sortir du bâtiment, il le sait, et pourtant, une étrange envie, un pressentiment bizarre éprend son corps, le pousse à désirer cet extérieur bercé sous les étoiles qui l'attend. Un nouveau soupir s'échappe de ses lèvres, ses yeux se baissent pour fixer ses pieds nus avancer sur le sol, un sol sale auquel il ne s'habitue toujours pas après deux ans et demi enfermé ici. Rien ne le retient, pourtant. Rien ne l'empêche de partir de cet endroit maudit, cet endroit éprit par la folie, par le crime, par le sang, par le sexe, par les pulsions, par le dégueulis du monde dont personne ne veut. Rien ne l'empêche de partir mais, au fond, c'est ici que sa vie se forme, gangrenée par les murs, les sols, les plafonds, les gens qui peuplent l'établissement. Soupir. Mais cette fois-ci ça n'est pas le sien. Rapidement, il se retourne, observe l'obscurité pour en déceler les secrets, cachés dans la pénombre profonde, noire, attendant qu'enfin quelqu'un viennent les révéler. Et cette sensation que quelqu'un passe derrière son dos, frôlant sa nuque, comme des doigts fins et glacés venant ponctuer sa peau d'une caresse rapide faite via leur bout. Siran sursaute, sentant la vague de frissons déferler le long de son échine, tentant de la faire se courber, comme soumise à eux. Ses sourcils se froncent et, malgré la fraîcheur qui semble envahir d'un coup le couloir toujours plongé dans le noir, une goutte de sueur perle sur son front, glissant le long de sa tempe, sa joue, son cou, pour se perdre dans les méandres de sa chemise, provoquant sur son passage de nouvelles vagues de frissons qui font dresser les poils sur ses bras. Il n'aime pas ça. C'est comme si un regard pesait sur lui, présent, caché lui aussi. Un regard le détaillant, se moquant presque de lui. Il déglutit, descend les escaliers en colimaçon jusqu'au hall d'entrée, le traverse rapidement, se retrouve dehors, dans la cour. Il regarde autour de lui. Derrière un muret, une ombre. Mais Siran ferme son esprit. Il ne veut pas la voir. S'il ne la voit pas, elle peut ne pas être là. « C'est dans ton esprit. ». Comme si la folie dépeignait sur chacun, comme si elle suintait des murs de l'asile pour couler à travers la peau du premier sain qui vient, devenant le fluorure de ses os. Comme si chaque âme qui vive ici se doit d'être pourrie par ce putain de cancer qui déferle sur le bâtiment. Alors Siran espère, au fond de lui, que cette ombre est vraiment là. Qu'elle n'est pas dans son esprit. Que ça ne l'a pas touché. Qu'il est toujours lui. Et il sort de la poche arrière de son pantalon de toile le paquet de cigarette à peine entamé.
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