SOME WEIRD SIN

“ARTICLE I : Tous les patients sont priés de regagner leur cellule avant 22:00, accompagnés d'un membre du personnel médical de l'établissement. De plus, en aucun cas un patient ne doit circuler seul dans l'établissement. Toute présence d'un patient dans les locaux réservés au personnel ou sortie de cellule en dehors des heures autorisées sera punie.
ARTICLE II : Les patients ne devront en aucun cas détenir d'objets pouvant être utilisés comme armes, sous peine de réprimandes plus ou moins sévères. De plus, ils ne pourront avoir accès à l'infirmerie sans la présence d'un membre du personnel, et ce pour éviter quelconque incident.
ARTICLE III : Les comportements violents envers soi-même ou envers les autres, qu'ils soient patients ou membres du personnel, seront sévèrement punis par un séjour en cellule d'isolement de deux jours à deux semaines, voire plus selon la gravité de l'acte, tout comme le non-respect des règles de bienséance. De plus, il est formellement interdit de remettre en question l'autorité d'un membre du personnel.
ARTICLE IV : Chaque patient, quel qu’il soit, devra participer à des activités visant au bon fonctionnement de Giercliff, telle que le travail en cuisine ou dans les jardins de l'institut pour les plus méritants. De plus, il sera de leur devoir de respecter la propriété et le matériel de Giercliff : toute dégradation, quel qu'en soit sa nature, sera réprimandée.
ARTICLE V : Les membres du personnel et les patients ne devront en aucun cas entretenir une relation non-professionnelle. Toute relation sentimentale ou physique sera réprimandée d'un séjour en isolement pour le patient, et d'une convocation dans le bureau du Directeur pour le membre de l'équipe, voire d'un licenciement.
ARTICLE VI : Toute tentative de fugue sera très sévèrement punie, la sanction étant choisie par le Directeur.

Monsters are real, and ghosts are real too. They live inside us, and sometimes, they win.

Il y a tant de cris qui hantent Giercliff, encore aujourd'hui, après toutes ces années. Toujours plus présents, ils résonnent dans les longs couloirs sombres de l'établissement. Des appels à l'aide, des appels à la justice, des cris qui clament une innocence, qui implorent la sortie. Et parfois, les cris des monstres qui habitent les occupants des étroites cellules. Des cris dont l'écho fait frissonner la chair, fait trembler les murs de pierres froides. Des cris qui proviennent du fin fond des personnes enfermées ici. Qui donnent à Gierclieff une sensation de malaise. De mal-être. D'enfer sur Terre. Des cris qui s'invitent dans les esprits, qui s'y incrustent, qui s'y ancre tellement profondément qu'il devient impossible de les oublier, de les ignorer. Et pourtant, les gens continuent de faire semblant de ne pas les entendre. Les cris. Toujours des cris. Qui montrent à quel point ces monstres, soit disant monstres, sont corrosifs pour les âmes malmenés de ces gens. Des gens sur lesquels, pourtant, l'on continue de cracher, comme la vermine du monde. Et peut-être qu'au fond, Giercliff n'est que ça : la réunion des pires saloperies qui métastases la société. Des saloperies qui, pour les soigner, sont réunies entre elles. Et il y a les autres. Les cas moins graves. Les cas moins extrêmes. Là. Mélanger à des gens avec qui ils n'ont rien à voir. Soit disant pour leur bien. Giercliff n'est que ça : une boule de put, un abcès sur le point de crever, libérant ainsi ceux que les gens ne voient que comme les cancers de la société, qui métastaseront à travers les veines du monde, déversant leurs démons dans les rues des grandes villes.

© KIDD, 2013. INSPIRATION AMERICAN HORROR STORY.”

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