Une envie brûlante de te découper

une envie brûlante de te découper

spencer feat adriel.

Aucun bruit ne se fait entendre autour de nous. Rien que les bruits de nos pas sur le chemin pavé résonnent dans cet endroit sinistre. L'intérieur comme l'extérieur vous donnent envie de vous recroqueviller sur vous-même pour ne plus voir toute cette tristesse qui se dégage des murs. Si seulement c'était aussi facile. Si il suffisait juste de vous cacher les yeux pour oublier où vous étiez ! Mais chaque bruit de Giercliff vous rappelle que vous êtes à Giercliff. Jamais de ma vie je n'avais vu un endroit se personnifier comme cet asile le fait. Et le pire dans tout ça ? C'est que nous adorons ça ! Nous nous sommes toujours régalé de la peur des gens, nous aimons voir la terreur emplir leurs yeux. Et cet endroit nous procure un tel plaisir. Sentir chaque corps transpirer la peur. Ça la rend plus forte, je le sens. C'est comme si elle était au paradis, même si nous ne pouvons combler nos pulsions communes. Voilà trois ans que nous sommes obligées de nous contenter de l'atmosphère de Giercliff pour nous combler. Mais aujourd'hui la magie ne semble pas opérer sur le chien de garde qu'on m'a collé. Un gars imposant, peu attirant et qui tire la gueule 24h sur 24. Ils ont fait exprès de nous le coller celui-la je suis sûre! Bien sur ! Malgré l'envie qui me tiraille de découper quelqu'un, je reste encore sélective dans mes choix et lui n'en fait pas partie. Surtout qu'il y a tellement d'hommes plus attrayants que lui sur lesquels fantasmer ! Alors comme il ne risque rien on me le refile et ma promenade que j'imaginais comme une escapade tourne en marche insipide et ennuyeuse. Malgré ça mon esprit arrive tout de même à divaguer, à penser à autre chose qu'aux murs de l'hôpital. J'arrive à me retrouver dans les rues de Manhattan où j'ai déambuler dans une autre vie me semble-t-il. Mais ma rêverie s'arrête bien vite quand un petit jeune, certainement un nouveau, arrive en courant vers nous. Enfin vers mon toutou du jour. Je n'entends même pas ce qu'ils se disent tout les deux. Je suis trop prise dans ma contemplation du nouveau. Comme tu les aimes...

@destiny.

Dernière édition par Spencer Doyle le Lun 27 Mai - 14:48, édité 1 fois

« Trouve-le ! Qu'il vienne ! » Silence. « Maintenant ! » Adriel, immobile malgré l'ordre, darde ses iris sur le médecin que l'urgence assaille de colère. Il le dévisage. L'espace d'un instant, le jeune infirmier éprouve comme le besoin de s'insurger, un peu, d'exprimer son besoin d'entendre un tout autre ton pour sur ces mêmes mots. Puis il se résigne, promptement, puisqu'il voit bien l'absurdité de sa vexation. Il est jeune. Et inexpérimenté. Il n'est pas apte. Il n'est pas apte, et il s'élance, en courant, dans le couloir. Puisqu'il lui faut chercher cet homme, il dévale les escaliers, dans un sens, puis dans l'autre. Et c'est encore lui que l'on prend à s'agiter au détour du hall. « Qu'est-ce que tu fous, toi ? » « Peter, halète-t-il maintenant qu'il est arrêté. » « Peter ? » Adriel fronce les sourcils. « Oui, dit-il avec impatience. Peter. Grand. Blond. » « L'infirmier ? » Le jeune américain soupire. « Il est sorti, lui apprend l'homme. Avec une patiente. Là, dehors. » Adriel ne le remercie pas quand il se précipite à l'extérieur, bien assez vite, bien assez lentement pour entendre encore derrière lui :
« T'es pas aux urgences, ici, bonhomme. Prends le temps de vivre... »

« Connard, soufflent les lèvres d'Adriel tandis qu'il parvient jusqu'au parc. » Il reconnaît immédiatement la silhouette de Peter. Il n'a jamais véritablement fait sa connaissance, mais c'est encore un physique qui ne se confond jamais. Bien au contraire, Adriel s'en aperçoit lorsqu'il lui fait face, lui si maigre, et plus petit. « Pourquoi t'as couru ? lâche Peter. » Une réplique brûle les lèvres de l'infirmier, qui les referme le temps de la ravaler. « Il faut que tu montes. Chambre Cinquante-Trois. Hystérique, précise-t-il comme diagnostic. » Peter bande un peu ses muscles pour toute réponse. « Maintenant, ajoute précipitamment Adriel. » Il a l'air calme, mais il ne l'est pas. Sa tête résonne encore d'avoir été envoyé comme un vague message. Voilà qu'il le comprend, il n'a tout simplement pas la carrure pour arrêter l'hyper-violent de la chambre cinquante-trois.. « D'accord, répond enfin Peter. Mais faut quelqu'un pour garder un œil sur elle. » Le grand homme la désigne d'une vague œillade, et Adriel ne l'a pas encore regardée quand il acquiesce fermement : « Je m'en occupe, je m'en occupe. Vas-y. » Peter n'hésite pas, et abandonne la patiente aux soins du jeune américain qui, lui, le regarde disparaître par la grande porte d'entrée. Il met son temps pour réaliser sa récente situation, et son manque de professionnalisme passé. Il met son temps pour se tourner vers Spencer. Il la voit enfin. Il ne sait pas qui elle est ou il n'en a pas souvenir. « Je m'appelle Adriel, dit-il pour toute excuse. » Puisqu'il ne sait rien d'elle, il adopte encore sa meilleure attitude : « Tu préfères les ballades en silence... ou qu'on te fasse la conversation ? » Il lui sourit, non sans gentillesse. C'est encore de la politesse, certainement. Et c'est bien sa meilleure qualité.

une envie brûlante de te découper

spencer feat adriel.

Alors que je pensais que cette journée serait aussi fade que les précédentes, voilà que l'apparition de ce bel homme change la donne. En un clin d’œil, je me retrouve seule en face de lui, voyant dans son dos l'autre type courir vers le bâtiment. Un sourire réjoui se dessine alors lentement sur mon visage alors que le nouveau me donne son nom. Adriel... murmure-t-elle, comme pour me donner l'eau à la bouche. Un pas vers lui, j'entre dans la peau de la gentille fille qui peut sommeiller au plus profond de moi. Du moins pour le moment... Parce que plus tard, il pourrait avoir des surprises... Spencer. Doyle. Mais vous pouvez m'appeler Spencer. lui dis-je d'un ton mielleux, le sourire toujours aux lèvres. Souviens toi de ce nom mon mignon. J'aimerais profité que vous soyez la pour avoir un semblant de conversation. J'ai cru que l'autre gars était muet avant que vous n'arriviez ! Je ris légèrement. Quand je suis en chasse j'ai l'impression d'être prête à tout, jusqu'à endosser une autre personnalité. Parce tout ça la ? Loin d'être moi. Et parfois ça me donne la gerbe de jouer des filles aussi cruches et insipides. Un petit prix à payer pour avoir ce que tu désires le plus. Minuscule. Je continue donc mon petit jeu alors que je l'invite à continuer d'avancer : Adriel... Je ne vous ai jamais vu auparavant... Vous êtes nouveau ? Quelle voix mielleuse tu nous fais ! Tu sais que j'adore quand tu fais cette voix ? Ça m’excite... Parce qu'elle sait ce que ça veut dire : le début du jeu. Un jeu dont nous faisons tout les trois parties mais dont seulement elle et moi sommes au courant. Et son excitation fait mon la mienne. Je me sens tout à coup revivre à l'idée de ce qui va suivre.

@destiny.

Maintenant qu'il l'observe, professionnel et devenu serein, Adriel contemple cette apparence qu'elle prend, mesurée, et pratiquement joviale. C'est une belle femme : ce n'est pas pour l'émouvoir, mais il ne peut que le constater. Elle se comporte de manière charmante. Elle n'a aucune brutalité pour elle. Elle a même tous les mots qui endorment la prudence. Il n'a aucune raison de se méfier d'elle, si ce n'est qu'elle appartient à Giercliff... A dire vrai, Adriel ne se méfie pas vraiment. A mesure qu'il la regarde, il se met à penser qu'il n'y aura rien de désagréable dans cette promenade. Il n'oublie pas son rôle, ou son devoir, il n'est jamais que son escorte, mais c'est encore un semi repos qu'il veut bien prendre. Tant qu'elle a ce ton apaisé, et ce presque sourire à la commissure de ses lèvres, il peut bien, se dit-il, veiller davantage l'horizon que la lueur de ses iris. Il a tort autant qu'il a raison. Il ne le comprendra certainement que plus tard, lorsque Spencer emploiera un tout autre ton à son égard. A présent, elle n'est que politesse et courtoisie : « Je ne vous ai jamais vu auparavant... Vous êtes nouveau ? » Elle le vouvoie. Voilà qui le fait tiquer un moment, puis il oublie. Adriel se formalise de très peu de choses, mais il n'a pas non plus la coutume d'une telle distance, mise entre lui et ses patients. En règle générale, ils ne le vouvoient pas. Bien au contraire. Mais ce n'est bien qu'un pâle éveil concernant la véritable nature de Spencer. « Depuis quelques mois, maintenant, avoue-t-il sans détour. » Mais ils ne se connaissent pas. Ce qui ne veut pas dire que Giercliff est trop grand, mais bien qu'Adriel n'a jamais été confronté à cette patiente pour d'excellentes raisons : il ne réalise pas, mais puisqu'on lui épargne, souvent – très souvent, les cas les plus difficiles depuis son arrivée... Il poursuit cependant, sans jamais avoir fait cheminer ses réflexions inconscientes jusqu'au devant de sa lucidité : « Je suis en quelques sortes nouveau, oui, sourit-il doucement. » Il ne fait rien qui puisse paraître malhabile ou désagréable. Il a, à peine, le sentiment de ses angoisses infinies. Ce moment ne prête jamais à la paranoïa qui incombe pourtant à sa fonction. Peut-être est-il trop soulagé de la précipitation précédente pour imaginer que l'adrénaline puisse battre encore ses tempes avec la grande violence de l'urgence. « Alors, comme ça, tu n'aimes pas beaucoup Peter ? Il n'est pas très loquace, c'est vrai, mais, là, quelque part, il y a un cœur profond et béant, avide d'être comblé par de l'amour, tu sais... » Il pourrait lui parler d'elle, de la raison de sa présence, mais à quoi bon se précipiter dans l'abysse ? Il préfère plutôt rire, en murmures, et emprunter un chemin sur sa droite – non sans que Spencer ne le précède d'une certaine façon néanmoins.

une envie brûlante de te découper

spencer feat adriel.

Quelques mois déjà qu'il travaille dans l'établissement, dans cette prison. Mais je ne l'ai encore jamais vu... ou peut être ne lui ai-je pas prêter attention. Mais cela m'étonnerais. Certains surveillants peuvent être invisible à mes yeux car quelconque, non digne d’intérêt. Ceux-la ne seraient pas capable de me fournir ce dont j'ai besoin, ce dont j'ai envie. Lui en revanche... Nous comblerais certainement. Certainement, oui. Lui je l'aurais sûrement remarqué ! Mais voilà, ici, rien ne sert de remarquer un homme... ce qu'il faut c'est que la situation se prête à nos plans. Il nous faut des opportunités. Et en voilà une belle ! Mais ça ne sert à rien de se précipiter. Seul compte le résultat. Alors je continue mon petit jeu, celui de la gentille patiente, sûrement la pour un problème léger. Et puis au-delà d'avoir une proie sur laquelle me focaliser, j'avais en plus la, un moyen de me divertir. Un cœur avide et béant que je lui arracherais bien à ce crétin... Mon sourire ne se déride pas alors que je suis tout à fait d'accord avec elle. Cet idiot se croit certainement mieux que nous, parce qu'il est de l'autre coté. L'autre coté de la barrière. Celle dressée par les autres, ceux qui se disent sains d'esprit, juste pour se protéger. Et alors que nous sommes enfermés, eux se promènent librement, sans culpabiliser au fait qu'ils nous prennent notre liberté, notre vie. Bien sur, tout cela ne changera certainement jamais alors il faut profiter de ce qu'on a. Se plaindre ne fait jamais avancer les choses... Et puis regarde le beau spécimen que nous avons devant nous! Peter... Non je ne le porte pas vraiment dans mon cœur. Encore faudrait-il que tu en ais un! Et son rire résonne dans ma tête. Bien sur que j'ai un cœur ! Tout le monde a un cœur. Je ne confonds juste pas l'organe et les sentiments... Adriel tourne sur sa droite, et je le suis, avide de continuer notre petite discussion. Et vous ? Votre cœur a-t-il besoin d'être comblé ? Consciente de toucher la ligne, la limite, qui sépare le personnel des patients, je m'amuse tout de même de cette provocation que j'aime tant.

@destiny.

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