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 mister jailer.

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Adriel Weargraves
BIENVENUE A GIERCLIFF

PRESENCE : quelques mois.
ÂGE : vingt-trois ans.
RÔLE : infirmier.

HORS JEU

PSEUDO : rhododendron.
CREDITS : kidd.
MESSAGES : 26
Adriel Weargraves

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MessageSujet: mister jailer.   mister jailer. EmptyDim 26 Mai - 15:36

mister jailer.

Elle se dégage par la gauche, la silhouette tendue par de provocateurs soupirs qu'elle ne destine qu'à lui. Il la voit, il est vrai, mais il l'ignore tout de même. « C'est aujourd'hui, lâche-t-elle finalement. » Il ne lui répond pas. Ou, plutôt, pas tout de suite. Il scrute une feuille de soins. Il plisse doucement les yeux, comme s'il tentait de déchiffrer des caractères étrangers à sa langue. « Je sais, abandonnent enfin ses lèvres. » L'infirmière le dévisage, tandis qu'il s'obstine, le front bas, à détailler des lignes qu'il ne lit plus et que, du reste, il pourrait déjà réciter. « Tu sais, répète-t-elle. Alors que fais-tu encore ici ? » Il dépose le calepin sur une table à sa droite, et se détourne encore. « Va la délivrer, rit-elle faiblement. Cours, beau prince, et rends-la au monde impie qui la convoite. » « Tu ne te lasses jamais, hein ? » « Jamais, assure-t-elle. » Il entreprend de ranger des documents qui n'en ressentent pas le besoin. Sa tâche est absurde, mais il oublie de s'en rendre compte. Adriel n'attend que le moment précis où elle va, encore une fois, l'acculer de ses observations opiniâtres et ô combien agaçantes en un sens. Trois. Deux. Un... « Ce n'est pas Esfir, Adriel. Et tu n'es pas une petite fille qui a peur pour sa poupée... » « Je n'ai pas peur. » Elle sourit, et il ne peut éviter de le voir. Elle le remarque, et son sourire s'affirme. « Si, tu as peur. Et c'est une bonne chose, bien sûr. » Elle s'approche de lui, tandis qu'il tente de s'éloigner. Elle attrape son poignet. « Tu l'as empêché de se vider de son sang. Que veux-tu d'autre ? » « Eh bien... » Ce n'est pas habituel. De se voir interroger de la sorte, comme un simple patient. Adriel ne le permet qu'à elle seule. Mais elle sait si bien lire en lui qu'il sait bien qu'il ne fera qu'énoncer des vérités qu'elle connaît déjà et qui lui feront grand bien d'être avouées. « Ils se taillent les veines, reprend-elle pour le soulager, et, nous, on compresse, on bande et on sangle. Tu as vu, ajoute-t-elle précipitamment, j'ai dit bande ! » « Pitié... » Il se libère qu'elle le rattrape d'un air sérieux. « Tu ne peux pas empêcher qu'elle le fasse, murmure-t-elle. Ce n'est pas ton rôle. » « Et c'est quoi, mon rôle ? » Elle défait enfin son étreinte et s'empare d'un feuillet qu'elle lui tend. « Aller lui annoncer qu'elle peut enfin sortir de l'infirmerie, et la remettre dans son milieu naturel. » Il prend le document, mais ne peut s'empêcher de répondre : « Tu es cruel... » « C'est toi qui es cruel, rétorque-t-elle d'un sourire. Tu m'avais fait promettre de te prévenir dès qu'elle pourrait sortir pour que tu t'en occupes toi-même. Pas un autre connard d'infirmier sans cœur et sans respect. C'est ce que je fais. Et, au lieu d'aller la libérer, tu la laisses dans son infirmerie alors qu'elle pourrait déjà jouer à la belote depuis trois bonnes heures... »

Sur le chemin de l'infirmerie, Adriel s'interroge. Il sait bien qu'il n'a pas le choix. Qu'il ne peut rien pour elle. Mais cette idée le hante chaque jour depuis qu'il est à Giercliff : son rôle est-il vraiment d'intervenir après ? Ce doit être le sacerdoce des infirmiers, après tout. Et c'était bien sa vocation. Il le sait. Mais cet endroit altère sa vision... Et bien que, non, ce ne soit pas Esfir, c'est tout à fait idem. Il passe le seuil de l'infirmerie avec une seule certitude : s'il ne contrôle pas son affect, il mourra... totalement aliéné. Il s'en rend d'autant mieux compte que ses entrailles se disloquent sensiblement à la vue d'Epha. « Bonjour, dit-il d'une voix calme, qui ne trahit jamais rien de l'incendie qui le consume. » Il consulte un certain nombre de feuilles avant de se tourner tout à fait vers elle. « On m'a dit que tu allais mieux. » Il ne regarde qu'elle. Ses yeux, et rien d'autre. Il ne veut pas voir autre chose, l'observer, l'ausculter. Sur le moment, voilà qui est son rôle. « Mais dis-moi comment, toi, tu te sens. » Il garde une distance raisonnable. Adriel ne fait pas même semblant de s'assurer qu'elle va aussi bien que l'indique son feuillet. Si elle lui assurait, dans l'instant, qu'elle s'en irait recommencer dès sa première minute sans surveillance, il lui promettrait certainement de la garder ici et de la veiller, chaque jour, jusqu'à ce qu'elle accepte de ne plus toucher à l'infini filigrane de sa peau.
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Epha Pyrhönen
BIENVENUE A GIERCLIFF

PRESENCE : DEUX ANS.
ÂGE : VINGT-ET-UN ANS.
TROUBLE(S) : DÉPRESSION, TENTATIVES DE SUICIDE RÉCURRENTES, AUTOMUTILATION.

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MessageSujet: Re: mister jailer.   mister jailer. EmptyLun 27 Mai - 21:23


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epha et adriel


Les cheveux d'Epha flottent derrière elle, comme portés par un vent qu'elle ne peut sentir s'échouer contre sa peau, contrairement à celui d'avant. Avant. Ce vent d'avant qui lui fouettait la peau, le visage, le marquant de traces rouges contrastant entre la blancheur de son épiderme et la rousseur de ses cheveux. Avant. Ce vent là ne s'engouffre qu'entre ses cheveux, qu'au milieu des tissus de sa robe. Il la porte, l'emporte, loin de tout ça. Aucune marque ne vient maculer ses bras. Comme si rien de tout ça n'était arrivé. Comme si elle n'avait jamais été confronté à.. ça. Tout ça. Et tout autour d'elle n'est que blancheur éclatante, à tel point qu'elle est obligée de fermer les yeux. Mais même clos, elle distingue encore la beauté du lieu, imprimé sur sa rétine, ses paupières comme écrans de projection. Elle est là, et la sensation d'avoir des ailes, d'être portée, s'éprend d'elle et relâche son cœur. Toutes les pressions, tous les ressentis, tout le malheur qu'elle avait en elle semble s'échapper par chacun de ses pores. Elle a la sensation de revivre, jusqu'à ce que ses pieds se reposent sur ce sol, qu'elle ne saurait décrire. Entre le liquide et le solide, entre le coton et la toile, ce sol qui semble se dérober sous ses pas. Elle ne marche pas, c'est lui qui avance, doucement, alors qu'elle a l'impression de flotter à quelques centimètres au dessus de lui. Seul le bout de ses orteils le touchent, parfois. Jusqu'à ne plus rien sentir. Et son cœur s'emballe, son cœur remonte dans sa poitrine, comme resté en haut. Epha rouvre les yeux. En dessous d'elle, ces ténèbres qu'elle a tant redouté, mais tant désiré aussi. Elle les survole, et comprend : on ne lui a pas offert une renaissance. Non. On lui a simplement laissé le droit de quitter tout ça dans la douceur. Le feu s'empare de sa robe, la brûle, la noircie, la réduit en cendres alors que les plaies réapparaissent sur ses bras. Le sang coulent. Sa peau pâlie. Elle entend les gouttes rouges s'échouer sur le sol, et chacune d'elles devient alors brasier incandescent. Elle inspire une dernière fois, et se sent tomber. Alors que son corps s'apprête à percuter le sol, elle se transforme en une nuée de plumes. Epha n'est plus. « Epha.. Epha.. » 

De légères secousses la réveille. À regret, les yeux d'Epha s'ouvrent. Elle ne le voulait pas. Rester l'endormie lui paraissait un bon compromis, une bonne façon d'éviter la vie sans que l'on ne l'empêche de mourir. Elle soupire. Elle ne fait que ça, soupirer, depuis qu'elle réaliser qu'une fois de plus, ils ne l'avaient pas laissée faire. « A quoi bon s'acharner à tenir en vie quelqu'un qui ne désire que la mort ?, se demande-t-elle chaque matin, en ouvrant les yeux. » Elle ne veut plus de ça. Plus de ces bandages, de ces fils dans son bras, de ces sourires qu'ils veulent faire croire rassurant alors qu'ils ne le sont guère, de ces anti-dépresseurs avec lesquels on la gave, la forçant alors à mimer des sourires qui ne servent qu'à détourner le regard des larmes qui perlent au coin de ses yeux, qu'elle ravale avec difficulté, dans un énième mensonge, se rajoutant à la longue liste des « je vais bien » « je n'ai rien pris » « ça va mieux » « oui, je peux rester seule » « ne crains rien ». Et l'on finit par la laisser seule, son livre emprunté à la bibliothèque posé sur la table de chevet. Cette table de chevet où trône une lampe de poterie, n'attendant que le moment où elle finira éclater sur le sol. Epha avance doucement sa main dont les phalanges semblent prêtes à percer sa peau, l'avance un peu plus, dans le but de la faire tomber, cette foutue lampe. Jusqu'à ce qu'elle entende des pas qui s'avancent. Intérieurement, elle espère ouïr leur déplacement dans le couloir de gauche, pour qu'ils s'éloignent, pour rester seule. Encore une demi-minute à être seule, et elle aura le temps de la casser, et d'en récupérer un éclat. Comme ce verre, ce verre qu'elle revoit s'effondrer sur le sol, s'éclater en une centaine d'éclats. Jusqu'à repérer le plus tranchant. Alors, elle ferme les yeux, compte dans sa tête. Un, deux, trois. Un, deux, trois. Et elle déglutit, lorsque les pas se rapprochent un peu plus, semblent entrer dans la pièce, leur écho se répercutant sur les vieux murs gardant toute la fraîcheur, la froideur des lieux. Lentement, mollement, son bras vient se reposer sur le lit, tandis que ses yeux se baissent. Elle fixe ses mains, posées sur ses jambes, repliées. Prête à se recroqueviller sur elle, à la première parole trop forte, trop.. difficile. Ce n'est qu'en entendant la voix d'Adriel qu'elle relève la tête. Une voix calme, presque apaisante. Elle le détaille, détaille son visage, et l'écoute. On dit beaucoup de chose, ici. Et il le sait, tout aussi bien qu'elle, mieux qu'elle, même. On lui a dit qu'elle allait mieux. On a sûrement conclu que c'était le cas car ses plaies se referment. On a menti, car on en sait rien. On ne sait jamais rien, et on ment tout le temps, de toutes façons. Ses yeux finissent par se poser de nouveau vers ses mains, ses doigts qui s'emmêle dans le vieux pull informe qu'elle porte, secouée de frissons. Il veut savoir comme elle se sent, comment elle se sent vraiment. Mais Epha ne se sent plus, plus vraiment. Elle est dans une atonie totale, l'enlaçant sans accepter de la voir partir. Et dès que ces bras invisibles la relâchent, c'est le mal qui revient pourrir son esprit, son âme. Elle est là, face à ça, impuissante dans un combat silencieux qu'elle mène seule. Son corps, son cœur, tout en elle semble vouloir crier, hurler qu'on la sorte de là, qu'on la laisse mourir, qu'elle ne sera jamais heureuse, mais sa gorge s'obstrue, ne laissant rien passer. Alors, vainement, les larmes prennent le relais, s'écoulant sur ses joues, dans son cou, tombant dans les méandres de laines formés par son pull. Ses sourcils se froncent, ses yeux se ferment, avec force, comme pour essayer de créer une barrière qui empêchera ces foutues larmes de se montrer à Adriel. Vainement, encore une fois. Epha ne peut rien faire, rien faire d'autre que secouer la tête, une fois, deux fois, trois fois. Quatre. Ses doigts se resserrent autour de son pull, étaux faits d'os et de chair, rougissant par endroit sous l'effort causé, manquant de force. Et sa voix finit par percer le silence, dans un murmure, ne trouvant plus aucune source pour y puiser suffisamment de force. Un simple « non. » s'échappe, tremblant. La barrière ne tient pas, les larmes continuent de tomber.
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Adriel Weargraves
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MessageSujet: Re: mister jailer.   mister jailer. EmptyMar 28 Mai - 8:03

Ce sont des phrases que l'on dit parce qu'il faut bien les dire ; il faut bien quelqu'un pour les dire. Le protocole. Ce n'est qu'un protocole parmi des milliers. Et personne – aucun infirmier – ne se fait véritablement d'illusions. Oui, je vais mieux, qu'on leur répond, pensant que c'est là ce qu'ils veulent entendre. Non, je ne recommencerai plus, qu'on leur ment, en sachant bien qu'ils savent que ce sera tout l'inverse. Les infirmiers demandent, et les patients répliquent. Mais il n'y a pas la moindre sincérité, ou le moindre espoir, dans ces échanges stériles. Ce n'est que le conflit tacite de ceux que l'on dit aliénés contre ceux qui prétendent les soigner, les aider. Et Adriel, Adriel Weargraves, dans cette guerre étrange, cherche encore la nature de son camp. C'est un infirmier, se dit-il, il sait mieux que le malade, il a bien davantage raison. Et, néanmoins, là, quelque part, subsiste un être humain, sans médecine, que l'idée d'analyser sommairement un esprit révulse maladivement. Il prononce ces phrases parce qu'il faut bien quelqu'un pour les dire, mais il ne veut en entendre aucune variation corrompue de réponse. Il aimerait la vérité. Il aimerait la confiance. Il aimerait bien que la folie, le syndrome ou le trouble ne soit qu'une des multiples facettes de la misère ou du malheur.

Alors il la regarde comme l'on voit un égal. Il la regarde elle, précisément. Non pas en espérant qu'elle le remarque, et s'apaise de sa seule présence. C'est encore pour lui qu'il agit de la sorte et manque à certains de ses devoirs. Adriel ne se supporterait pas de voir la maladie avant le malade, de voir les symptômes avant l'esprit. Il ne se supporterait plus de chercher des yeux les poignets bandés plutôt que le profond des iris d'Epha. Elle ne le regarde pas. Mais lui la dévisage. Sagement. Sans empressement. Mais ce n'est qu'elle qu'il envisage des yeux. Elle.
Adriel voit que ses questions l'agitent. Il n'y peut rien. Il parvient à s'en convaincre avant d'oser le moindre geste. Epha est seule, à se débattre ou à abandonner. Personne ne peut prendre cette décision pour elle, et lui attend qu'elle décide de son camp. Il attend, sans jamais bouger, qu'elle choisisse si elle préfère encore lutter ou s'échouer. Il la voit, se recroqueviller par moment, puis relâcher l'ensemble de ses muscles pour mieux recommencer. Elle va pleurer. Et, aussitôt qu'il le réalise, Adriel s'efforce de demeurer stoïque. De ne pas intervenir. De ne rien faire. Il parvient enfin à se contrôler, qu'elle lui impose son non, catégorique, là quelque part, et qu'elle déverse ses torrents d'eau salée, en cascade sur ses joues.

Il ne peut rien faire, et une infirmière s'approche d'eux. D'où elle est, Epha ne peut pas la voir et, de toute façon, cette autre femme ne regarde qu'Adriel. Il sent bien qu'elle veut l'aider, mais ses traits sont si durs, si puissants... Elle saurait comment agir, elle, oui, bien sûr, mais le jeune américain ne veut rien de tout cela pour Epha. C'est une enfant, une enfant fragile, qu'il lui appartient de libérer. Alors il renvoie l'aide d'un regard serein, et contourne le lit de sa patiente. Il y a un mouchoir de tissu, parfaitement plié en quatre, qu'il retire de la poche de sa blouse et qu'il dépose sur la table de chevet. « D'accord, murmure-t-il enfin. Ne me dis rien. » C'est son droit. Et il assiste, impuissant. C'est là son rôle. Ce qui ne l'est pas, en revanche, c'est de préférer attirer un tabouret à lui plutôt que de la faire sortir de l'infirmerie dans les meilleurs délais. Il s'assoit, renverse les feuilles sur sa cuisse, qu'il ne regarde même plus. Ce n'est plus vraiment elle qu'il voit non plus. Il imaginait, peut-être sottement, que pleurer est une intimité que chacun doit encore respecter. A Giercliff, c'est un grand luxe que d'espérer de l'intimité. Alors il fait semblant. Un peu pour elle, surtout pour lui. Comme il ne trouverait jamais le sommeil, le soir venu, s'il n'avait pas agi suivant la partition, à la note près, de ses principes... Il ne la cherche plus des yeux quand il reprend d'une voix lente : « Est-ce que tu m'en veux ? » A présent, il est bien obligé de la regarder. « Tu sais que c'est moi qui t'ai trouvé, explique-t-il aussitôt sans presser la cadence. Est-ce que tu m'en veux ? répète-t-il. » On lui a défendu de poser la question. Pas une fois. Quatre fois. Ce n'est pas bon pour la patiente, et ce n'est pas pour bon pour toi ; tu ne fais jamais ça, c'est compris ? ; t'es qu'un infirmier, sale merdeux, pas médecin ; et, enfin, ce n'est pas ton rôle. Mais il n'y pense plus quand il sait qu'il a agi pour elle et qu'elle nourrit le sentiment qu'il l'a fait contre elle.
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Epha Pyrhönen
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MessageSujet: Re: mister jailer.   mister jailer. EmptyMar 28 Mai - 21:26


Ça dévale sur ses joues, encore et toujours plus, rivières dont le lit se dessine de plus en plus sur sa peau, semblant la brûler un peu plus à chaque nouvelle goutte. Sa gorge s'obstrue, empêchant de nouveaux mots de sortir, juste ce « non » qui semble flotter dans les airs. Epha ne sait même pas s'il a réellement saisit ce que ce « non » veut dire, balancé entre deux sanglots, le seul à avoir mené à bien son combat jusqu'au bord de ses lèvres, sans pour autant su rassembler la force suffisante pour se faire entendre de façon vraiment intelligible. Ce « non », bloqué là, énigmatique, ne voulant à la fois rien dire, et tout dire. Là. Trois foutues lettres, les seules qu'elle a réussi à aligner, alors qu'elle désirait dire autre chose. Un mensonge, pour qu'enfin on la laisse tranquille, sortir, recommencer, sans l'arrêter cette fois. Un « oui, ça va mieux, merci » qui, même s'il aurait sans doute compris qu'au fond, personne ne peut prétendre mieux aller trois jours après avoir tenté de se foutre en l'air, aurait fait miroir, une illusion parmi d'autres que l'on retrouve dans ces lieux. Car à Giercliff, tout n'est que voile devant les yeux, que fumée noire cachant à chacun la triste et profonde vérité : personne ne sortira jamais, car même les membres du personnel semblent voués à rester ici, comme enchaînés au lieu. Les sourires simulés par le personnel, le respect semblant parfois pointer le bout de son nez qui n'est qu'en vérité un décompte jusqu'au moment où tout craquera de nouveau – car tout craque de nouveau, c'est inévitable, cela viendra forcément, et chaque être vivant ici le sait pertinemment. Tout n'est qu'une illusion, que seuls savent manier les maîtres du jeu, là, tapis dans l'ombre d'un couloir. Ce « non » qui ne signifie pas son refus de parler, juste celui des mots qui se bousculent dans son crâne, essayant chacun de sortir, pour lui hurler ce qui la consume de l'intérieur. On a tord, et on a décrété bien trop tôt comme elle allait, sans réellement se soucier d'autre chose que ce que les papiers semblent dire. Elle ne va pas bien, c'est une évidence. Il ne suffit que de regarder dans ses yeux pour y voir s'éteindre la flamme qui s'y consume, l'éclat qui peu à peu s'amenuise alors qu'autrefois brillant, ne se rapprochant plus que d'un rien. Un rien, un vide, un néant qu'elle ne sait comment combler, perdue dans ses tréfonds noirs, où rien n'est visible. Pas une lumière, pas un guide. Rien. Le noir. Simplement.

Elle semble silencieuse. Secouée par les vagues de sanglots qui déferlent sur ses joues, mais silencieuse. Comme si ce n'était que l'épilogue d'une guerre intérieure, la fin, le décompte des dégâts et des pertes. Et pourtant, le combat ne fait que commencer, perdurant encore et encore. Et encore. Un combat contre le pire des ennemis sur lequel elle aurait pu tomber, sur celui qui représente le plus absolu savoir sur sa personne, celui qui sait où frapper pour blesser, immobiliser, condamner, empêchant toute renaissance une fois la mort prononcée. Le plus redoutable des ennemis, puisqu'elle-même. Alors elle tente la création d'une énième carapace qu'elle ne pourrait pas percer, se recroquevillant sur elle même, dos courbé, ses os pointant sous sa peau, comme prêts à en sortir, à la déchirer, une ultime fois, dernier geste de violence commit. Et toujours, les larmes. Mais la tentative de protection est vaine, car physique. Elle n'est que le serpent se mordant la queue, les ténèbres dévorant la lumière, la promesse de la mort qui s'étend de plus en plus dans ses veines, les vidant pour remplacer le sang par la fumée noire, par le venin qu'elle s'inocule à travers ses morsures, ses coupures. Et Epha ne le voit plus, repliée sur elle-même, glissant ses doigts dans le courant roux de ses cheveux, comme un geste qu'elle veut rassurant. Mais ses phalanges se resserrent autour de quelques mèches, dans un craquement sourd, dont chaque partie reste distincte des autres. Elles serrent, et tirent légèrement dessus, comme si la douleur physique, la douleur extérieure, celle qu'elle tente de provoquer calmerait celle qui la tue petit à petit à l'intérieur d'elle-même, chassant cette image de l'Ouroboros qu'elle dessine à travers ses traits, sa peau, ses os, ses veines. Elle ne réalise de nouveau la présence d'Adriel qu'en entendant le tabouret tiré vers son lit. Alors, doucement, son dos se redresse, gardant pourtant cette courbe, la laissant bossue, comme soumise à son propre esprit. Ses yeux, eux, restent baissés, ne s'autorisant à monter plus haut que la hauteur des genoux de l'infirmier, à ses côtés. Elle le sent bouger, le voit du coin du regard, mais ne fait rien. Jusqu'à ce que son corps tout entier se retrouve secoué de frissons en entendant sa voix percer le silence qui s'était de nouveau instauré dans l'infirmerie. Ses yeux se referment, tentant de desserrer son cœur, de dégager cette boule venue se loger de plus belle dans sa gorge. Les larmes recommencent à couler, elles qui avaient fini par cesser leur croisade sur sa peau, rougissant ses yeux. Elle se mord l'intérieur de la joue, violemment. Si violemment qu'elle parvient à sentir le goût du sang se répandre petit à petit dans sa bouche, goût métallique qui s'étend lentement. Et un soupir. Elle ne sait pas quoi répondre. Elle ne peut répondre la vérité, mais si elle ment, elle sait qu'il le devinera. Alors elle se contente d'acquiescer. Elle n'a pas le droit de le faire, mais elle n'a pas le droit non plus de mentir. Doucement, ses doigts desserrent ses cheveux, retombant mollement sur ses jambes, sans qu'elle ne redresse son dos ou ne relève les yeux. Elle acquiesce de nouveau, et dans un murmure, rajoute : « Mais je n'ai pas le droit de dire ça. » Elle a bien appris depuis deux ans à ne pas dire la vérité. À dire ce que les autres veulent entendre : les mensonges, parfois rassurants. Mais là, elle a l'impression que lui ne veut pas de ça. Ne veut pas entendre ça. Mais pas non plus la vérité. Car pour Epha, nul n'a le droit d'empêcher quelqu'un de disposer de son corps, même si cette personne désire le détruire. Elle ne veut plus du sien. Elle ne veut plus de ce qui l'entoure. Elle ne veut plus de tout ça, de cet objet dans lequel elle est coincée, de ces voix qui lui murmurent à chaque instants qu'il est temps, pour elle, de mourir. Qu'enfin, elles se taisent. Et pour cela, elle doit faire ce qu'elles veulent. Mais personne ne la laisse. Pas même lui. Ses dents viennent craquer la fine peau qui recouvre ses lèvres, lorsqu'elle lève finalement les yeux vers lui, se plantant dans les siens, comme pour tenter de lui faire comprendre ce qu'elle ressent, autrement que par les mots, qui restent coincés dans sa gorge. Comme pour expliquer, sans images et sans détours, ce tout qui l'asphyxie.
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Adriel Weargraves
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MessageSujet: Re: mister jailer.   mister jailer. EmptyLun 3 Juin - 20:09

Tout le temps qu'elle ne prononce pas le moindre mot, tout le temps qu'elle n'esquisse pas le moindre geste, Adriel l'observe, l'attend, et la dévisage avec toute sa patience d'adorateur. Il se souvient de ses sœurs, aînée et cadette, et de ce puissant sentiment de protection qu'il éprouve pour elles, de cette aura qu'il a toujours tenté d'étendre au-dessus de leur tête. Il se souvient qu'il y a peu, encore, il se trouvait fièrement posté à leur côté, à veiller comme ne peut le faire qu'un frère. Adriel se souvient, aussi, surtout, qu'elles ne sont jamais là et n'ont pas besoin de lui. Elles savent où elles vont, ce qu'elle font, ce qu'elles sont. Elles savent fort bien, et mieux que quiconque, comme protéger leur monde, leur vie et leurs desseins. Elles savent encore qu'elles n'ont pas besoin de lui. Plus maintenant. Et, cependant, son puissant sentiment ne ternit pas. Il est là, tapi quelque part, comme une nature exaltée par les années. Il a été un frère aimant, bienveillant. Mais ce n'était pas que cela, ce n'était pas qu'être un frère. Lorsqu'il voit Esfir, Epha... Adriel se souvient de sa naissance auréolée d'intentions. Adriel se souvient qu'il tient d'un caractère incroyable, et d'un destin semblable : mourir, se consumer, dans l'unique but de protéger et de servir.

Tout le temps qu'elle ne prononce pas le moindre mot, tout le temps qu'elle n'esquisse pas le moindre geste, Adriel imagine qu'elle ne répondra pas. Elle ne lui doit rien, pas même sa propre vie. Parce qu'il le sait, il voit aussi qu'il ne mérite aucun ersatz de réponse. Elle pourrait bien le haïr qu'elle en aurait raison, pense-t-il sagement. Il n'a pas vraiment tort, en dépits de tous ses serments. Mais ce n'est pas ce qu'elle fait.
Elle acquiesce. Il le voit à peine, d'abord. Puis il distingue mieux lorsque les lèvres d'Epha s'écartent doucement pour laisser s'écouler la parole : « Mais je n'ai pas le droit de dire ça. » Et elle croise enfin son regard. Adriel se rend enfin compte qu'il ne connaissait pas l'éclat réel de ses yeux. Il se rend compte qu'il aurait été parfaitement incapable d'en décrire la couleur. C'est quelque chose que Giercliff lui a pris : avant, il aurait été grandement blessé de ne pas s'en être aperçu. Reste qu'elle le fixe à présent, qu'elle semble vouloir lui parler, lui dire quelque chose de précis, qu'il se trouve incapable de saisir. Il aimerait. Il aimerait volontiers, mais son esprit flotte trop bas, trop près de la raison, pour accéder à ce langage sublime. « Tu peux dire tout ce que tu veux, répond-il finalement d'une voix lente. Ce n'est pas moi qui décide qui entre ou qui sort d'ici. » Adriel voudrait bien qu'elle n'ait pas peur de dire la vérité. Mais elle a tant raison... Il voit l'infirmière qui les observe, de loin, mais qui peut aussi les entendre. Il aura des ennuis, bientôt, quand elle aura répété tout ce qu'elle vient d'entendre, la question qu'il a posée. Il aura de sérieux ennuis, mais il ne s'en préoccupe qu'à peine. A vrai dire, il va tout à l'inverse : puisqu'il risque déjà tous les supplices, Adriel souhaiterait avoir la conscience nette de son affront au corps des soignants. « Quand je t'ai trouvé, dit-il alors, je ne savais pas... comment tu t'appelais. Je ne savais pas pourquoi. » Il marque une pause. Il connaît fort bien son propos à venir, mais il en choisit soigneusement les mots. « Même si tu me l'expliquais maintenant, et que je te trouvais encore, j'agirais certainement de la même façon. Tu comprends ? (il n'attend pas la réponse et n'en donne jamais l'impression) Je ne l'ai pas fait contre toi. Je comprends que tu m'en veuilles, mais je ne l'ai pas fait contre toi, répète-t-il en s'efforçant de garder le regard sur Epha. » Il n'attend rien. Il n'espère rien. Il imagine que ce doit être dit. Un peu pour elle, surtout pour lui. De toutes les façons, ça ne change plus rien à présent. Il ne peut que la contempler, et vaguement dessiner le cauchemar calfeutré entre ses tempes de jeune fille. Il ne comprend pas tout. Il comprend assez. Il espère encore qu'elle le sait et, si elle l'ignore, il se promet de ne jamais l'en blâmer.
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Epha Pyrhönen
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MessageSujet: Re: mister jailer.   mister jailer. EmptyMar 4 Juin - 17:30


L'on dit souvent que c'est à travers les yeux que passent les messages que l'on ne peut formuler avec des mots. Que le regard est porteur de paroles plus encore que le langage lui-même, limité par des structures, des murs, des champs, empêchant alors la réelle expression de ce que l'on peut ressentir au plus profond de nous. Epha ignore si c'est vrai mais, s'il y a la moindre chance que ça le soit, alors elle essaye. Elle essaye de dire à travers ses yeux embués de larmes ce qu'elle n'arriverait à prononcer avec des mots, car ils restent coincés au fond de sa gorge, retenus prisonniers par cette boule qui se matérialise au dessus d'eux. Sans qu'elle ne le réalise, ses doigts viennent gratter le bandage qui entoure ses poignets, ses avant-bras. Des caches-misère, aurait dit sa mère si elle était venue. Mais depuis deux ans, personne ne vient plus. Ni ses parents, ni son frère, ni personne. Les gens à qui elle aurait pu espérer se confier sans risquer d'être mise sous médicaments, sans risquer d'être jugée, sans risquer de passer pour une folle ne sont plus là. Ils ne viennent plus, plus depuis qu'ils l'ont amenée entre ses murs dont elle ne ressortira peut-être jamais. Et au fond, c'est peut-être ça, l'une des plus grandes douleurs qui la détruisent de l'intérieur, qui font se fendre un à un les piliers qui la maintiennent, qui provoquent ces tremblements les faisant s'écrouler. Peut-être que c'est cette sensation d'abandon qui la pousse à refuser la bataille contre elle-même, bataille perdue d'avance de toutes manières. Peut-être que c'est l'un des points qu'il faudrait que l'on touche pour le réparer, pour le soigner. Panser cette plaie là au lieux de celles de ses bras. C'est peut-être ça qu'il faudrait faire pour la voir sourire de nouveau sincèrement. C'est peut-être ça. Ça parmi tant d'autres choses, mais déjà un point. Et à travers ce regard qu'elle lui lance, Epha espère – sûrement vainement, mais – le faire comprendre à Adriel. Lui faire comprendre qu'il y a, là, au fond, l'un de ces problèmes qui doit être résolu mais qu'elle ne peut le faire seule. Qu'elle a besoin de lui pour ça. Mais la conversation silencieuse – et qui, au fond, n'allait sans doute que dans un sens puisqu'il ne devait pas lire dans ses yeux comme elle l'aurait voulu – est d'un coup rompue, par ses yeux qui se baissent vers ses mains, vers ses doigts qui désormais arrachent les fils de tissu qu'ils se sont affairer à sortir de son pull. Elle tire dessus, fronçant par moment les sourcils. Comme si arracher à son vêtement les filaments qui le compose l'aiderait à passer son envie de défaire la peau qui l'entoure et la tient là, prisonnière. Et les fils de laine, lentement, tombent sur le carrelage autrefois clair de l'infirmerie.

Le fil tourne entre ses doigts, se tord, s'étire, se replie. Elle ne le lâche pas, pas comme les autres qui ont déjà trouvé refuge, jonchés sur le sol. Elle le fixe, mimant un intérêt particulier en lui, sans cesser ses mouvements n'ayant aucun sens et pourtant une régularité étonnante pour un acte irréfléchi. Elle continue, tandis que la voix d'Adriel se porte à ses oreilles. Et un frisson parcours sa colonne vertébrale lorsqu'elle l'entend. « Ce n'est pas moi qui décide qui entre ou qui sort d'ici. » Ses sourcils se froncent légèrement, tandis que ses lèvres se pincent et qu'elle fixe un peu plus ce fil qui s'agite entre ses phalanges. Et ses lèvres s'entrouvrent doucement, mordues par ses dents, avant de laisser sortir, comme dans un souffle, ces quelques paroles qu'elle aurait dû garder pour elle, pour qu'on la laisse enfin tranquille, pour que les gens la pensent enfin dans un meilleur état et pour que la surveillance constante autour d'elle cesse. « Mais moi je sortirais d'ici. Que ce soit par la grande porte ou par celle de derrière. Je sortirais, en étant consciente de le faire, ou non. » Elle sait qu'elle n'aurait pas dû dire ça, la malheureuse. Elle sait qu'à cause de ces quelques mots, elle perdra en confiance auprès des membres du personnel. Qu'ils ne la laisseront jamais seule suffisamment longtemps. Et un soupir s'échappe d'entre ses lèvres. L'une de ses mains lâche enfin le fil pour passer sur son visage, qu'elle frotte distraitement, comme pour retirer ses paroles qui n'auraient jamais dues être formulées. Sauf que c'est trop tard, et qu'il l'a entendue. Et qu'elle n'aurait pas été capable de mentir. Elle ne peut pas mentir, pas sûr ça. Epha ne sait plus faire semblant, elle ne sait plus prétendre. Ses sourires puent la fausseté, ses prétendues paroles rassurantes ne sont qu'un voile qui couvre la vérité. Elle ne peut plus, et personne ne semble le comprendre, ici comme ailleurs. Car, après tout, même elle n'est plus en mesure de le concevoir réellement. Et elle ne s'attend pas à ce qu'il rajoute quoi que ce soit. Au fond, elle espère même qu'il ne le fera pas, qu'il se contentera de l'emmener vers les autres, là où elle doit être. Et pourtant. Ses doigts se figent, viennent craquer le fil qu'elle tenait sous la surprise de ses propos. Et de nouveau, les frissons l'envahissent, déferlant comme une vague sous sa peau, hérissant doucement les poils de ses bras. Personne n'avait jamais prétendu comprendre quoi que ce soit venant d'elle. Personne n'a même jamais essayé, se dit-elle. Jamais comme lui semble le faire. Elle inspire doucement, laisse tomber ce fil désormais en deux parties sur le sol, avec les autres, pour en arracher un autre dans son pull. Elle déglutit. D'un geste mal assuré, son bras se tend pour récupérer le mouchoir qu'il a posé sur la table de chevet. Précautionneusement, elle le déplie, le porte à ses yeux pour les essuyer. Soupir. Le mouchoir vient prendre la place du fil, tortillé entre ses doigts. « Je comprends, se contente-t-elle de répondre dans un premier temps. » De nouveau, sa lèvre se fait tirailler par ses dents. « Mais ce n'est que du vide. C'est.. » Sa voix tremble légèrement, ses doigts serrent un peu plus le bout de tissu. « Je ne veux pas continuer comme ça. Je.. » Doucement, sa tête se redresse, et ses yeux se plantent une fois de plus dans les siens. Elle le détaille, finit par acquiescer légèrement. « Je vous comprends. Mais, comprenez moi aussi. » Il ne peut pas, la comprendre. Si lui n'est jamais passé par cette envie déchirante de se foutre en l'air, il ne peut pas comprendre. Mais malgré tout, elle aimerait.
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