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 désirs fous.

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Arshad Jahat
BIENVENUE A GIERCLIFF

PRESENCE : un mois.
ÂGE : vingt-trois ans
TROUBLE(S) : pulsions meurtrières, principalement envers les femmes.

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Arshad Jahat

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MessageSujet: désirs fous.    désirs fous.  EmptySam 25 Mai - 16:45

Epha et Arshad

Il ne sait pas réellement pourquoi il est là. Pour passer le temps, sans doute. Giercliff est une grande arène, vaste mais sans issue dans laquelle on a vite terminé la visite. On se sent rapidement comme le poisson rouge qui fait mille fois le tour de son bocal, mais on en décèle jamais rien de neuf. Ce sont les mêmes murs tristes, la même décoration qui vous fout des hauts le cœur, les mêmes impressions de tristesse. Il peut pleuvoir ou faire un grand soleil, rien ne change à Giercliff, tout reste morne. Tout reste mort. On vit au rythme des hurlements, des bruits de cachets qui vous racle le gosier, des silences dans les salles de psychanalyse et des souffles rauques des gens qui pleurent. Qui se lamentent sur leur enfermement. Parce que Giercliff est un murmure vicieux qui vous dit « non, vous ne sortiez jamais d'ici. ». Et vous imaginer votre tombe, au cimetière d'à côté. Mais votre âme, elle, elle reste ici. Toujours à tourner en rond, comme vous le faites déjà. Elle hurle à la mort de venir la prendre mais personne ne vous entend. Même de votre vivant, on ne vous entend pas. Vous êtes les fantômes de Giercliff. Que ce soit maintenant ou plus tard, vous ne serez jamais que cela. Des carcasses qu'on conserve entre des murs, à qui ont dit « un jour ça ira mieux » et puis qu'on laisse patienter dans la salle commune, en regardant le ciel terne, le jour où, réellement, ça ira mieux. Quand votre palpitant arrêtera de battre, sans doute.

Sauf qu'en attendant, il faut trouver une occupation. Quelque chose qui permette pendant quelques heures d'oublier qu'on ne fait qu'attendre que les Tic Tac de notre existence en ces lieux cessent enfin. Arshad, il n'a rien trouvé de mieux que le parc. Mais tout comme le reste de Giercliff, ça aussi, on en a vite fait le tour. Il n'aime pas la nature, cette impression désagréable de faux semblant face aux plantes si bien taillés et ses âmes toutes ratatinées qui réside dans le bâtiment, juste là. Les odeurs de gazon fraîchement tondu qui font croire qu'ici tout va bien, qu'ici tout est beau. Puis il aime pas non plus ce type, là-bas, qui garde ses distances mais qui le surveille tout de même. Parce qu'évidemment, Arshad n'est pas homme qu'on laisse en solitaire dans un endroit ou une branche pleine d'épine lui suffirait à égorger n'importe qui. Voilà ce dont il a envie : égorger quelqu'un. Les journées deviennent lourdes et ne reste alors que des pensées. Des idées morbides qu'il ressasse jour après jour, jusqu'à ne penser plus qu'à ça.

Coups. Hématomes. Cris. Larmes. Scalpel. Entailles. Hémoglobine. Supplications. Suffocation. Réanimation. Nouveaux cris. Nouvelles larmes. Ongles arrachés. Ablation de la langue. Craquement d'os. Hurlements qui se perdent. Désespoir. Pertes de tout les moyens. La vie qui s'enfuit. Son regard qui le jauge. La fin. Les entrailles qui s'écroulent. Le cadavre poisseux. Jouissance.

S'échapper par l'esprit reste le seul moyen de ne pas avoir l'impression de dépérir entre ses murs. De garder l'espoir vain que tout n'est pas fini. Arshad inspire l'air du parc, tentant désormais de calmer l'afflux de colère qui s'insinue vicieusement dans tout son corps. Il refoule avec hargne les besoins de faire mal qui le tiraille. Il se sait encore bien trop épié pour songer à faire ne serait-ce qu'un infime pas de travers. Ses yeux clôt, il écoute avec attention le bruit du vent qui fait bouger les feuilles du saule pleureur sans prêter intérêt aux bruissements de pas qui semblent s'approcher. Il se contente de chercher une infime sérénité, la part de lui-même qui possède encore une certaine retenue.
En supposant qu'il la détienne encore.
Qu'il puisse la faire revenir rapidement.
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Epha Pyrhönen
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MessageSujet: Re: désirs fous.    désirs fous.  EmptyLun 27 Mai - 17:09


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epha et arshad


Le regard d'Epha passe de la bande blanche qui se serre en tournant autour de son bras, à l'infirmier qui le fait, passif, se moquant bien si c'est trop, ou pas assez serré. Si ça la blesse un peu plus ou si elle ne sent rien. Si elle sera capable de le retirer d'elle-même ou non. Ce n'est pas Adriel. Lui, aurait parlé. Aurait posé des questions. Aurait montré qu'il s'intéresse à elle, un peu. Mais celui qui lui fait face ne dit rien. Il ne la regarde même pas, se contente simplement de tourner, et retourner le pansement. Elle fronce les sourcils, fixant ce visage sans expression, contrastant avec la plupart de ceux qu'elle croise ici, au détour des couloirs froids, où un éternel courant d'air semble soufflé, comme s'il tentait de faire disparaître les complaintes, les pleurs et les cris, comme s'il suffirait d'une seule de ses interventions pour que tout s'efface. Ici, les gens ne sont que dans les extrêmes. Le personnel tente de rester impassible, lorsque certains patients ne peuvent cesser de geindre, pleurer, crier, hurler, donnant à Epha l'envie de s'échapper d'ici, de s'échapper par tous les moyens. Alors, à défaut de pouvoir passer par la grande porte, prendre un taxi qui nous emmènera loin, l'on en vient à imaginer une autre façon, l'ultime. Une façon qui, au fond, ne nous rendra que plus coincé ici, même si notre corps est ailleurs. C'est de cette façon qu'Epha a essayé de s'enfuir d'ici. Mais les autres n'étaient pas de cet avis. Ils ne voulaient pas la laisser faire, alors que rien ne la raccroche ici. « Alors si je ne peux pas le faire moi-même, quelqu'un d'autre le fera pour moi, pense-t-elle ». Et ce quelqu'un d'autre, c'est la première personne qu'elle cherchera en sortant de l'infirmerie. Dans un soupir, elle ferme les yeux, visualise son visage. Et grimace. Ses yeux se rouvrent, ses paupières découvrent son regard sombre, fusillant l'infirmier qui lui fait face. « Aïe. » Au tour de cet autre, dont elle ignore jusqu'au prénom, de soupirer. Elle serre les dents, lorsque sa voix résonne enfin à travers la pièce n'abritant qu'eux. « Si tu ne voulais pas avoir mal, il ne fallait pas faire ça. » Son regard se plante enfin dans celui d'Epha, un air de défi semblant briller derrière ses pupilles, entourées d'une iris bleutée. Il serre un peu plus le bandage, arrachant une nouvelle grimace, venue craquer les traits fins d'un visage à la peau trop blanche, aux tâches de rousseurs un peu trop marquées, à la tristesse découpant les rebords, le remodelant, empêchant le moindre sourire d'apparaître dessus. Comme si la venue de l'un d'eux ne ferait que craquer les coutures appliquées que l'asthénie a dessiné le long de son visage, barrière invisible contre toute autre forme de ressenti, contre l'envie de sourire, rire, vivre. « Ou alors, il ne fallait pas te rater. » Son regard se noircit d'autant plus, la poussant à retirer rapidement son bras d'entre ses mains, le posant contre elle. Un petit sourire satisfait s'affiche alors sur le visage de l'infirmier, avant qu'il ne sorte.

À peine un pied mit dehors, Epha lève la main devant ses yeux. Le soleil ne lui a pas manqué, durant son séjour à l'infirmerie, et devoir sortir ne lui plaît guère. Exposée aux regards de tous, de tous qui savent, de tous qui en ont parlé, elle en est sûre, elle se sent mal à l'aise. Comme mise à nue, au milieu d'une foule qui n'est la que pour la railler, que pour lui rappeler Ô combien minable elle peut-être. D'une foule qui se transforme petit à petit en bêtes, en animaux de jungle, en monstres des ténèbres comme ceux que les héros des histoires pour enfants s'amusent à combattre. Mais Epha n'est l'héroïne d'aucune histoire, pas même de la sienne. Personnage secondaire constant, personne ne la laisse pourtant disparaître dans l'ombre, laissée là, au détour d'une page, à la fin d'un chapitre dont elle serait le point final. Personne ne voit en elle aucun relief. Epha n'est pas. Elle n'est qu'un brin d'herbe au milieu du parc, qu'une goutte d'eau au milieu de l'Océan. Personne ne la désire en particulier, et même la mort ne semble pas vouloir d'elle, la laissant osciller, ça et là, entre son désir de quitter la vie, et son impossibilité à rejoindre la mort. Son regard, évitant celui des autres, se dépose pourtant sur les silhouettes, s'arrêtant sur l'une d'elle en particulier. Elle le détaille, de dos, assit au milieu de l'herbe. Si personne ne la laisse se tuer, l'on ne peut éternellement empêcher quelqu'un d'autre de le faire pour elle. Et ses pas, désormais, semblent la guider, sans qu'elle n'y réfléchisse vraiment. Peu à peu, la silhouette d'Arshad se précise, se distingue. Elle s'arrête, hésite. Si la mort ne veut pas d'elle, elle se dirige pourtant vers l'Enfer, prête à supplier pour qu'il la prenne, l'emmène, ailleurs. Sans aucun retour possible, pour devenir l'une des âmes damnées qu'il possède déjà, se rajoutant à une liste dont elle ne connaît et n'imagine la longueur. Epha inspire. Ne serait-ce que ce geste la blesse un peu plus à chaque fois. Elle ne devrait plus être en mesure de le faire, elle le sait, il le sait aussi, elle en est sûre. Ses jambes s'étendent légèrement, son dos se courbe, ses doigts viennent frôler l'herbe sous elle, en arrachant quelques brins par moment. Et dans un soupir, elle attend. Une parole, un geste, un quelque chose qui montrerait qu'il l'a vue. Qu'elle est bien là. Même si ça ne durera pas.
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MessageSujet: Re: désirs fous.    désirs fous.  EmptyMer 5 Juin - 20:57

Epha et Arshad

Sa présence porte le poids de l'indécence. Aucun jeu n'a de sens avec Epha, tant son désir de mort est flagrant. Son envie irritante de ne plus être ''ici'', d'être prête à attendre la fin comme d'autre attendrait le jour. Mais quelle fin ? Entre les murs crasseux de Giecliff, il n'y a que le bocal. Celui dont on fait le tour, inlassablement. Elle ne comprend pas, elle, qu'elle n'ira nulle part. Que la danse des lames sur ses poignets n'y changeront rien, que les gens qui prétendent vouloir les aider sont à l'affût. Trop désireux de voir tous leurs patients croupir sur la même couchette, des années durant. Ils sourient, à les voir décrépir, chaque jour davantage, avec une lenteur exaspérante. Arshad lui-même n'a pas eu le génie de ces gens-là. Il avait pensé à bien des choses, la mutilation, l'arrachage des ongles qu'on replante sur le visage, les coupures qu'on rouvre quand elles commencent tout juste à cicatriser, des membres qu'on coupe à demi, le sang qu'on regarde s'écouler. Mais l'idée même d'observer une personne se ratatiner dans le confinement de son propre esprit, le corps coincé et l'ennui comme seule compagnie, qui vous ronge misérablement chaque parcelles du corps, il n'y avait jamais songé.

Et cette pauvre Epha qui ne comprend pas que leur jeu sadique ne peut pas la mener ou elle le désir. Qu'elle fait partie intégrante d'un engrenage cruel qui donne à Arshad des frissons de plaisir malsain. Une part de lui est impressionné par la façon, vicieuse et douloureuse, vers laquelle ils sont tous menés à cet échafaud invisible. Sans même le comprendre, persuadé que ce lieu est une prison. Il n'en est rien. C'est un abattoir. L'abattoir de ceux qu'on dit fous. Des exclus d'une société élitiste qui place ses membres dans des cadres très précis et ou l'idée même d'en dépasser ne serait-ce qu'une limite semble impossible. Ceux qui font hontes au monde, qui les dégoûtent et les répugnent. Ceux qu'on cache derrière une belle grille et des murs qui font écho aux cris dans tout l'habitat mais jamais au dehors. Tout n'est qu'une question d'apparence à Giercliff. Ça ressemble à un beau lieu. Ça semble être un havre de paix pour tous ces gens, un lieu ou on les ''soignent''.

Mais les guérisons, qui les attend encore?
Personne ne quitte les murs de Giercliff. Pas avant de devoir rejoindre les corps en décomposition du cimetière à côté. Pourrir entre les inconnus, les anonymes. Ceux dont personne ne se souvient et ou les tombes ne sont jamais fleuries. Les oubliés d'un monde qui les a déjà exclus depuis longtemps, de toute façon.

Les doigts d'Arshad caressent les épines avant de se tourner vers Epha. Sa voix transperce le silence qui s'appuyait sur ses épaules comme un poids mort. Il assène son premier coup. Crachant son cynisme avec son animosité coutumière. « On raconte que tu as encore loupé ton coup. » Esquisse de sourire vicieux devant son air si fragile. Epha. Pauvre Epha. Qui rêve de s'envoler, mais qui n'a pas d'ailes. Condamnée à attendre dans l'entre-deux, espérant que, du ciel ou de l'enfer, l'un d'eux veuille d'elle. Les jambes d'Arshad se plie pour atterrir en tailleur, plongeant son regard sombre dans celui d'Epha, même à travers celui-ci, elle tente de s'enfuir. Toute sa vie ne semble être que cela : une misérable fugue, un désir d'ailleurs qui n'atteint jamais son but. Toujours coincée dans son impasse. Elle escalade un mur trop lisse, tombe puis se fait mal. Mais recommence. Sans jamais y parvenir. « Il faut croire que même pour ça, tu n'es pas douée. » Il rit, cette fois. Un rire sec, plus pour un effet cynique, une claque dans la figure qu'un réel amusement. Arshad a trouvé son jeu, celui qui brisera Epha encore plus qu'une mort lente et invisible entre les murs de Giercliff : celui des espoirs de mort qu'il lui fera miroiter. L'espoir fou qu'il accomplirait son désir, et la contempler dans son désespoir grandissant, là, coincé dans son impasse lorsqu'il la laissera finalement au milieu de cette verdure, bougeant au gré du vent, aussi vivante qu'elle le sera encore lorsqu'il s'en ira.
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Epha Pyrhönen
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MessageSujet: Re: désirs fous.    désirs fous.  EmptyLun 10 Juin - 0:03


Cette impression d'être invisible pour les autres la suit, constamment, formant un paradoxe vicieux avec la sensation de regards toujours posés sur elle, la jugeant lâchement. Lâchement car aucun ne viendrait lui dire en face ce qu'il pense, le mépris qu'il éprouve, la pitié qu'il ressent et qui créera dans sa gorge une boule qui l'obstruera, remontée amère des lames qu'Epha a réussi à ravaler à tant de reprises que ça en devient presque minable. Et tout ça à cause d'eux qui n'osent pas ouvrir la bouche devant elle, hypocrisie relative aux cours des lycées, collèges, écoles qui se répercute sur Giercliff ; comme si personne ici n'avait grandit, pris en maturité. Alors peut-être qu'au fond, si elle s'est assise là, si elle commence à arracher les brins d'herbes à cet endroit précis, c'est parce qu'auprès d'Arshad, elle l'aura, cette foutue franchise que les autres ne sont pas capables d'avoir, quitte à se la prendre comme une claque dans la figure, comme un coup dans l'estomac. Peu importe. Elle ne supporte plus les murmures qu'elle peut entendre sur son passages, les regards rivés sur ses poignets meurtris, rougis, sans jamais se retrouver vidés, dont les os semblent se battre sous sa peau pour la déchirer, pour créer une faille par laquelle ils pourraient l'abandonner, tant ils semblent pointer sous l'infini filigrane de son épiderme. À ses côtés, elle attend, en silence, sans cesser d'arracher ces quelques brins d'herbe qui retombent et se collent à ses vêtements, sans qu'elle n'y fasse gaffe. Elle sait qu'il parlera, et s'il ne le fait pas, qu'il réagira d'une autre façon : de ce qu'elle connaît de lui, Arshad n'est pas quelqu'un de passif. Il n'attendra pas qu'elle daigne dire ou faire quelque chose vers lui, pour lui, pour prendre la tête de la situation. Il n'aurait aucun mal à placer autour de ses bras et de ses jambes des fils cousus de mots, qui la pousserait à devenir sa poupée de chiffon. Et pourtant, il n'en fait rien. Alors, lentement, elle relève la tête, glissant ses doigts dans ses cheveux pour les placer derrière son oreille d'un côté, l'autre tombant dans une cascade de feu sur son épaule. Et ses yeux se posent finalement sur lui, détaillant, toujours en silence, ce visage qui lui fait face, qui semble avoir été taillé dans une roche brune tant la dureté semble ancrée dans les méandres de ses traits. Ils glissent lentement sur ces sourcils épais, ces joues légèrement creusées, cette mâchoire carrée et ces yeux noirs qui ne semblent pas l'avoir remarquée. Les battements de son cœur s'accélèrent légèrement, provoquant en elle un étrange frisson qui la parcoure.

Ses yeux ont de nouveau glissés, fixant ces mains, ces doigts qui viennent embrasser doucement des épines. L'espace d'un clignement d'yeux, elle la voit. Cette image qui la hante, qu'elle aimerait réelle. Ces mêmes mains qui entourent son cou, si frêle, si facile à briser, et qui serrent. Encore. Et encore. Et encore. Qui serrent toujours plus jusqu'à la suffocation, jusqu'à l'agonie. Jusqu'à l'extinction totale de toute forme de vie qui pourrait encore briller à travers ses yeux. Mais ce n'est pas ce qui arrive. Au lieu de ça, il vient planter son regard dans le sien, la faisant déglutir légèrement. La claque a été donnée, et reçue. Epha n'est pas capable de soutenir son regard, et baisse donc le sien vers la fleur qu'il tient entre ses doigts. Elle ravale ces sentiments d'amertume, de douleur qui s'emparent d'elle comme à chaque fois qu'une remarque lui est adressée. Elle les ravale, pour ne pas que lui les remarque au travers de ses yeux, reflet du chaos qui gagne de plus en plus de terrain à l'intérieur d'elle, comme une guerre qui s'échafaude et qu'elle ne peut gagner. Le second coup ne tarde pas à arriver, la faisant planter ses dents à l'intérieur de sa joue pour refouler ce surplus qu'il ne doit pas voir. La mort lui a fermé les bras dès la première tentative qu'elle a fait pour ôter de son corps la moindre parcelle de vie. L'immolation de tout son être par l'auto-destruction. Depuis, elle ne les a guère rouverts. Et elle la voit, la mort, qui la nargue un peu plus chaque jour, qui met sur son chemin des personnes qui l'empêcheront d'arriver à ses fins, qui refuseront de lui offrir enfin l'ultime liberté qu'elle attend, la seule guérison possible dans son état. Elle la nargue en prenant autour d'elle les âmes d'êtres qui auraient sûrement préféré la vie à Giercliff, que l'inconnu de la mort qui la fascine autant. La mort est là, et scande son nom à travers les couloirs de pierres de l'établissement, sans jamais lui offrir ce baiser délivreur. Elle ne veut pas d'Epha comme soldat de son armée, comme âme damnée à rajouter à sa liste. Et pourtant, de plus en plus, elle l'emmène à l'agonie, la tenant par la main comme une enfant qui ne doit pas se perdre, sans jamais lui asséner le coup fatal qu'elle implore chaque nuit au travers des larmes qui coulent le long de ses joues. Et si la mort ne veut la libérer, Epha garde en elle le vain espoir qu'Arshad le fera, cédant enfin à ces pulsions qu'elle tente de déclencher en lui, dans un jeu funeste dont il est le lanceur de dés. Alors elle inspire, légèrement, fermant l'espace d'un instant ses yeux avant de les rouvrir et de les poser sur lui.  « Je ne suis peut-être pas douée pour me donner la mort, mais au moins je ne suis pas lâche. » Lentement, son regard remonte vers celui d'Arshad, gagnant un peu plus en assurance. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, mélange de provocation et de profonde tristesse. Elle marque une pause de quelques secondes durant laquelle son regard vacille librement sur son visage, avant de reprendre : « Ris autant que tu veux, mais c'est sans doute ce que tu es : un lâche. Au fond, je suis sûre que tu n'es pas capable de t'abandonner à ces pulsions qui t'ont conduit ici. Que si je suis portée par la lassitude, toi, c'est la peur qui te domine. La peur de ce qui pourrait arriver si enfin tu te laissais aller. » Et de nouveau, son regard vient se planter dans le sien, sans que ce sourire maquillé ne s'efface de son visage. Et son cœur, toujours, gagne en battements. Elle aussi, la peur la tiraille. La peur, et l'impatience.
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